Soyez les bienvenus sur le blog de l’EGLISE LUTHERIENNE INDEPENDANTE ...... Prions pour tous les Chrétiens persécutés à travers le monde pour leur Foi en Jésus-Christ.....

dimanche 25 novembre 2018

Méditation de la semaine: JÉSUS-CHRIST: SA PERSONNE ET SON OEUVRE 01.

JÉSUS-CHRIST: SA PERSONNE ET SON OEUVRE (partie n°1).
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"Je crois que Jésus-Christ, vrai Dieu, né du Père de toute éternité, vrai homme, né de la vierge Marie, est mon Seigneur. Il m'a racheté, moi perdu et condamné, en me délivrant du péché, de la mort et de la puissance du diable. Non point à prix d'or ou d'argent, mais par son saint et précieux sang, par ses souffrances et sa mort innocentes, afin que je lui appartienne et que je vive dans son Royaume, pour le servir éternellement dans la justice, dans l'innocence et la félicité, comme lui-même, étant ressuscité des morts, vit et règne éternellement. C'est ce que je crois fermement" (Martin Luther, Petit Catéchisme).
Le chapitre qui parle de Jésus-Christ, de sa personne et de son oeuvre, s'intitule la christologie. C'est de loin le plus important et aussi le plus beau et le plus consolant de la doctrine chrétienne. Il est unique en son genre et fait toute la différence entre le christianisme et toutes les autres religions du monde. Il montre comment Dieu a décidé de réparer lui-même le mal commis par les hommes et de les délivrer du péché, de la mort et de la condamnation éternelle qu'ils ont méritée.
Le christianisme est en effet la seule religion du monde qui enseigne que Dieu lui-même, en la personne de son Fils Jésus-Christ, s'est fait homme pour racheter les hommes, et que le pardon et le salut s'obtiennent par la foi en lui, sans aucune oeuvre ni mérite. Tel est le message de l'Evangile, mot qui signifie "bonne nouvelle". La Bible dit qu'il est une "puissance de Dieu pour le salut" (Romains 1:16). Il fait naître la foi dans le coeur, le transforme radicalement et procure à l'homme qui se sait ainsi pardonné et sauvé la paix, la joie, la certitude de la vie éternelle et le sincère désir de servir Dieu.


1. JÉSUS DE NAZARETH, LE MESSIE PROMIS
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Celui que les prophètes ont annoncé:

Jésus de Nazareth était attendu. Zacharie, le père de Jean-Baptiste, Marie et Joseph, les bergers de Bethléhem, Siméon et Anne, Jean-Baptiste et tous les pieux Juifs de l'époque, sans oublier des païens comme les mages l'attendaient. C'est que les prophètes avaient prédit sa venue. Déjà dans le jardin d'Eden Dieu avait annoncé que la "postérité de la femme" triompherait de Satan et délivrerait l'humanité (Genèse 3:15). Puis le Seigneur promit à Abraham une postérité en qui seraient bénies toutes les nations de la terre (Genèse 12:7; 18:18; 28:14). Il est Emmanuel, Dieu avec nous (Esaïe 7:14; 9:5.6), le Serviteur de l'Eternel venu pour le salut de son peuple (Esaïe 52:13-53:12), le Fils de David au règne éternel (2 Samuel 7:4-16; Psaume 2:7; 110:3; Esaïe 11), le Fils de l'homme à la domination universelle (Daniel 7:13.14), le prophète semblable à Moïse qu'il s'agit d'écouter (Deutéronome 18:15-20), et sans doute aussi ce personnage mystérieux que l'Ancien Testament appelle l'ange (ou plutôt l'envoyé) de l'Eternel (Genèse 16:7-14; 18:19; 22:11-18; cf. Esaïe 63:8.9).
Il existe dans l'Ancien Testament bien des figures annonciatrices de Jésus-Christ. Son oeuvre a été préfigurée par Adam (Romains 5:12-21; 1 Corinthiens 15:20-22), par le grand prophète Moïse (Deutéronome 18:15-20) et par le fidèle serviteur de Dieu qu'a été, malgré ses erreurs et ses péchés, le grand roi David.
On peut dire à juste titre que l'Ancien Testament, comme le Nouveau, est rempli du Christ. C'est une grave erreur de le rejeter comme le "livre des Juifs". Il est riche en enseignements divers et montre notamment comment Dieu a accompli les promesses qu'il avait faites à Abraham, Isaac et Jacob, et à tout le peuple issu des patriarches. Il est un monument de la fidélité du Seigneur qui a tenu parole, malgré toutes les désobéissances de son peuple. En cela, l'histoire d'Israël est la préfiguration de l'histoire de l'Eglise chrétienne. Négliger de lire et de méditer l'Ancien Testament, c'est passer à côté de grandes richesses. Il est vrai que le message du Nouveau Testament est plus clair et plus complet, parce qu'il atteste l'accomplissement des promesses divines, mais on méconnaît beaucoup de choses dans le Nouveau Testament si on ignore l'Ancien.

Les titres de Jésus:
Les titres de Jésus sont significatifs, car ils le décrivent dans sa personne et son oeuvre. Ils contiennent tout un enseignement. Les plus courants sont les suivants:

Jésus:
C'est le nom que Dieu lui-même lui a donné quand il envoya son ange annoncer sa naissance à Joseph (Matthieu 1:21), la forme grecque d'un nom araméen (Yeschuah) provenant de l'hébreu, qui signifie "Yahvé, sauve!"

Christ:
Il faudrait dire "le Christ", titre qui provient de la traduction en grec du mot hébreu rendu par Messie qui veut dire l'oint. On avait l'habitude d'oindre avec une huile sainte les sacrificateurs, les rois et parfois les prophètes. Jésus a été symboliquement oint par Dieu, c'est-à-dire mis à part et rempli du Saint-Esprit pour être notre Prophète, notre Sacrificateur et notre Roi (Psaume 2:2; 45:7; Esaïe 11:2; 61:1; Actes 4:27; 10:38). En un mot, tout ce qu'il a fait pour nous et qu'il continue de faire, il le fait en tant qu'Envoyé de Dieu (Matthieu 10:40; Jean 4:34; 5:23.24; 6:29).

Fils de David:
Jésus n'est pas seulement un descendant de David comme tant d'autres, comme le prouve son arbre généalogique (Matthieu 1:6), mais il est son fils par excellence (Matthieu 1:1). On l'invoque et l'acclame comme tel (Matthieu 9:27; 15:22; 20:30.31; 21:9). Il est en effet le Fils promis à David. Son règne universel, glorieux et éternel a été préfiguré par celui de David. Il en est le prolongement dans l'éternité.

Fils de l'homme:
C'est le titre que Jésus avait l'habitude de se donner (Matthieu 16:27.28; 17:22; 20:18.19.28; Jean 6:27.53.62). Il affirme à la fois qu'il est vrai homme et le Messie promis et attendu (Daniel 7:13.14), qui reviendra un jour dans la gloire pour juger le monde entier et délivrer son peuple (Matthieu 24:30; 25:31).

Seigneur:


"Kurios", en grec. Rarement employé à propos de Jésus tant qu'il était sur terre, le titre lui est régulièrement attribué par les apôtres après son ascension (Actes 2:36; 1 Corinthiens 12:3; Philippiens 2:11). Quand on sait que "kurios" traduit l'hébreu Yahvé ou Jéhovah, appliquer ce titre à Jésus-Christ revenait, de la part des apôtres, à confesser sa divinité et à le considérer comme l'égal du Père. C'est ce que font les chrétiens, en même temps qu'ils l'acclament comme leur Seigneur et leur Roi.
 (Wilbert Kreiss, Docteur en Théologie luthérienne, La Petite Dogmatique, édition collection Kreiss. 2013).


Culte en Décembre !






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Prochains cultes du mois de Décembre:
Le 02-12-18: Culte du premier dimanche de l'Avent à 10h30.
Le 09-12-18: Culte du second dimanche de l'Avent à 10h30.
Le 16-12-18 :Culte du troisième dimanche de l'Avent à 10h30.
Le 23-12-18: Culte du quatrième dimanche de l'Avent à 10h30.
Le 24-12-18: Culte/Veillé de Noël à 18h00..
Le 25-12-18 :Culte de Noël à 10h30.
Le 30-12-18: Culte de l'octave de Noël à 10h30. Repas paroissial.

Au 05 Rue des Remparts 67170 Brumath Alsace
Venez nombreux écouter la parole de Dieu qui édifie et nous rends fort. 
Proche de la Gare SNCF (4 minutes de marche)

dimanche 18 novembre 2018

Méditation de la semaine: LA DOCTRINE DE L'HOMME....

DOCTRINE DE L'HOMME
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L'homme est une créature de Dieu, une créature à l'origine parfaite comme tout ce que fait le Seigneur. De plus, il fut créé à l'image de Dieu et représentait ainsi le point culminant de son oeuvre. Nous rejetons comme contraire au clair enseignement de la Bible l'affirmation selon laquelle l'homme serait issu par évolution du monde animal et aurait avec les singes un ancêtre commun. La Bible affirme qu'il fut l'objet d'un acte créateur tout à fait particulier, que Dieu "forma l'homme de la poussière de la terre et souffla dans ses narines un souffle de vie" (Genèse 2:7). Tout en concédant volontiers que ce texte décrit un acte créateur dont les modalités nous seront toujours mystérieuses, nous affirmons que c'est de cette façon, donc par un acte spécial, qu'il a plu à Dieu de créer l'homme, et rien ne nous autorise à croire que cette "poussière" aurait été un animal ou un pré-adamite. Puis la Bible précise que la femme fut tirée de l'homme. Ainsi apparut sur terre le premier couple humain.
Il s'ensuit que l'humanité tout entière descend du premier couple, ce qui fait dire à l'apôtre Paul: "Dieu a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure" (Actes 17:26). Tous les hommes sont donc solidaires les uns des autres, dans la condamnation comme dans la rédemption. Tous ont péché dans le premier Adam et tous revivront dans le deuxième Adam qu'est le Christ. De même que le péché d'Adam a été imputé à tous les hommes, la justice du Christ est là, prête à être imputée à tous les hommes, et effectivement imputée à tous ceux qui croient.


1. LA CONSTITUTION DE L'HOMME
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On affirme communément que l'homme possède une âme et un corps. La philosophie grecque faisait un pas de plus en opposant l'âme au corps. Elle enseignait que le corps étant matière, est quelque chose de mauvais qu'il faut savoir mépriser, et qu'il constitue une prison pour l'âme. Celle-ci est immatérielle et donc bonne par nature, et son vrai bonheur consiste à être libérée du corps. D'où la doctrine de la métempsycose ou migration des âmes qui est professée par la plupart des religions orientales, selon laquelle l'âme d'un homme quitte son corps au moment de la mort, pour entrer dans un autre corps (animal ou humain). S'il s'est efforcé de rechercher le bien, sa vie sera dans cette existence nouvelle meilleure que ce qu'elle a été, jusqu'au jour où, ayant atteint la perfection, son âme sortira de ce cycle de réincarnations pour être enfin libre.
La Bible affirme elle aussi que l'homme a une âme et un corps ou plutôt qu'il est âme et corps, mais n'oppose pas les deux comme des éléments contraires. Ame et corps ont les mêmes besoins et les mêmes aspirations: "O Dieu! tu es mon Dieu, je te cherche. Mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau" (Psaume 63:2). "Mon âme soupire et languit après les parvis de l'Eternel. Mon coeur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant" (Psaume 84:3). Le corps n'est pas mauvais parce qu'il est matière, et l'âme n'est pas bonne sous prétexte qu'elle est immatérielle. Dieu a créé l'homme bon, dans son corps et dans son âme, et s'il est mauvais depuis la chute, il l'est dans les deux à la fois. On dit que l'enseignement de l'Ecriture Sainte est moniste, par opposition au dualisme de la philosophie grecque et des religions orientales.
L'homme peut tuer son prochain physiquement, mais n'a pas de pouvoir sur sa vie intérieure et sa destinée éternelle. Jésus disait: "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme. Craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne" (Matthieu 10:28). De quelqu'un de vivant on dit que son âme est en lui, d'un mourant qu'il rend l'âme, et d'un ressuscité que son âme est revenue en lui (Genèse 35:18; 1 Rois 17:21.22; Jérémie 15:9; Matthieu 27:50; Actes 7:59; 20:10; Apocalypse 6:9).
On dit aussi que l'enseignement de la Bible est dichotomiste, ce qui signifie que l'homme est fait de deux éléments, qu'il a une âme et un corps. Quand il lui arrive de distinguer entre l'âme et l'esprit d'un homme, elle n'en fait donc pas deux éléments distincts. Dans la phrase de Marie: "Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit se réjouit en mon Dieu" (Luc 1:46.47), les deux propositions sont sans doute synonymes. Ce sont alors deux façons différentes de dire la même chose. Ame et esprit semblent être des termes interchangeables. Rendre l'âme est la même chose que rendre l'esprit (Genèse 35:18; Jérémie 15:9; Matthieu 27:50; Actes 7:59).
D'où vient l'âme de l'homme? Cette question a reçu deux réponses différentes. Certains Pères de l'Eglise disaient que Dieu implante une âme à chaque foetus, dans le ventre de sa mère (créationnisme). D'autres au contraire soutenaient que l'âme de l'homme est unie à son corps dès le moment de la conception, que les parents transmettent l'une et l'autre à leurs enfants (tradutianisme). Il existe des arguments pour et contre l'une ou l'autre de ces explications. C'est le genre de question qui ne trouve pas de réponse dans la Bible et où on ne peut pas trancher. L'Eglise luthérienne a cependant une préférence pour le tradutianisme qui lui paraît plus compatible avec la doctrine du péché originel.
L'Ecriture Sainte emploie souvent le mot "chair". Celui-ci désigne très rarement la viande animale ou humaine (Genèse 2:21; 17:11 ss.; 41:2.3; Lévitique 12:3; Esaïe 44:16; Ezéchiel 4:14). Appliqué à l'homme, il le décrit d'une façon générale comme un être pécheur, faible, passager et mortel. Ainsi, dans ce texte bien connu: "Toute chair est comme l'herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs. L'herbe sèche, la fleur tombe, quand le vent de l'Eternel souffle dessus. Certainement le peuple est comme l'herbe. L'herbe sèche, la fleur tombe, mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement" (Esaïe 40:6.7).


2. L'HOMME AVANT LA CHUTE
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La Bible enseigne que l'homme a été créé à l'image de Dieu: "Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu" (Genèse 1:26.27; 5:1). Les deux mots "image" et "ressemblance" sont sans doute des synonymes.
De quoi s'agit-il? Il est évident qu'il n'est pas question d'une ressemblance corporelle, Dieu n'ayant pas de corps. On peut songer, bien sûr, à tout ce qui distingue l'homme de l'animal et le rapproche de Dieu, le fait notamment qu'il est un être rationnel, intelligent, capable de réfléchir, doué de mémoire, qui possède le sens du beau et sait distinguer entre le bien et le mal, autant de capacités qui font que Dieu lui confia la domination sur la nature. Cependant la Bible va plus loin et propose une définition plus précise. Elle demande en effet aux croyants de se "dépouiller du vieil homme" et de "revêtir l'homme nouveau", et dit de cet homme nouveau qu'il est "créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité" (Ephésiens 4:21), qu'il se "renouvelle dans la connaissance selon l'image de celui qui la créé" (Colossiens 3:9.10). Dans l'épître aux Romains, l'apôtre Paul dit de ceux que Dieu a connus d'avance qu'il "les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de plusieurs frères" (Romains 8:29). Les chrétiens sont destinés à être, partiellement maintenant et tout à fait dans le ciel, semblables à Jésus-Christ leur Seigneur, saints et justes comme lui. Pierre va jusqu'à dire qu'ils deviennent par la foi "participants de la nature divine" (2 Pierre 1:4). Si nous retenons cette définition, nous dirons que l'image de Dieu réside non seulement dans les aptitudes mentales et émotionnelles, mais aussi dans la sainteté, la justice et la connaissance. C'est en cela que l'homme ressemblait à Dieu et qu'il ne lui ressemble plus... Cette image-là, il l'a perdue par la chute. Les deux textes que nous venons de citer exhortent les croyants à progresser dans la connaissance, la sainteté et la justice. C'est ainsi qu'ils ressemblent de nouveau à Dieu. Mais d'une façon bien imparfaite, car le péché est toujours en eux. Ce n'est que dans le ciel qu'ils seront entièrement justes et saints et qu'ils connaîtront le Seigneur de façon parfaite.


3. L'HOMME DEPUIS LA CHUTE
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L'humanité est aux prises avec le péché, en tout temps et en tout lieu. C'est quelque chose que personne ne peut nier. Il suffit de lire les journaux, d'allumer la télévision ou tout simplement d'ouvrir les yeux et de regarder autour de soi et... en soi. Et il en a toujours été ainsi.

Le péché:


Il existe dans la Bible toute une série de mots hébreux et grecs que les traductions françaises rendent tour à tour par les termes "péché", "injustice", "transgression", "iniquité", "rébellion", "faute", "erreur", etc. Chacun d'eux a sa nuance propre. Ce sont autant de façons différentes de dire que la vie de l'homme n'est pas conforme à ce que Dieu exige dans sa Loi. Alors il existe, comme nous aurons l'occasion de le voir, bien des différences d'un péché à l'autre, mais ils ont tous, petits et grands, connus ou secrets, ceci de commun qu'ils sont autant de transgressions de la Loi divine: "Quiconque pèche transgresse la Loi, et le péché est la transgression de la Loi" (1 Jean 3:4). Pécher, c'est transgresser la Loi ou encore "commettre l'iniquité" (Matthieu 7:23). Cette Loi est révélée dans l'Ecriture Sainte, mais aussi inscrite dans la conscience de chaque homme. C'est pourquoi il n'est pas nécessaire d'avoir lu la Bible pour la transgresser. Aussi tous sont-ils "sous l'empire du péché" (Romains 3:9), juifs et païens, et tout est-il "renfermé sous le péché" (Galates 3:22).
Dieu est saint et pur. Il exige donc de l'homme qu'il soit lui aussi saint et pur, dans ses pensées, ses paroles et ses actes. C'est pourquoi une simple colère condamne (Matthieu 5:22), la convoitise des yeux est assimilée à un adultère (Matthieu 5:28) et la haine à un meurtre (1 Jean 3:15). Il n'est pas nécessaire que le péché soit délibéré, pensé, voulu, prémédité, pour être péché. On peut pécher aussi par faiblesse, par ignorance ou par omission. L'homme est même coupable de la corruption qu'il a héritée en naissant dans ce monde et à laquelle il ne peut pas échapper. David confesse à Dieu qu'il est "né dans l'iniquité" et que sa mère l'a "conçu dans le péché" (Psaume 51:7). Pierre ne voulait pas renier Jésus (Matthieu 26:69-75), et Paul reconnaît qu'en persécutant les chrétiens il avait agi par ignorance (1 Timothée 1:13).
Nous ne saurons jamais pourquoi Dieu, sachant qu'elle aurait lieu, a permis la chute. Mais une chose est certaine, c'est qu'il ne l'a pas voulue. Elle a eu lieu parce que Satan a tenté l'homme et que celui-ci, parfaitement capable de résister à la tentation, mais oubliant ce que le Seigneur lui avait dit, lui a obéi. Aussi en est-il entièrement responsable, comme il est responsable de tous les péchés qu'il commet dans sa vie. Il est donc faux de dire que l'homme est neutre, quand il vient au monde, qu'il n'est ni mauvais ni bon, et qu'il ne devient mauvais qu'en suivant le mauvais exemple que lui donne son entourage. Il est aussi faux de dire que, malgré ses péchés, il est capable de faire quelque chose pour son salut.


La culpabilité:

La Loi divine accuse le pécheur et le déclare coupable: "Ce que dit la Loi, elle le dit à ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu" (Romains 3:19). L'homme est coupable quand le Seigneur tient compte de son péché et le lui impute. Parce qu'il peut faire le contraire, ne pas imputer le péché ou, ce qui revient au même, le pardonner. Dans ce cas, quoique pécheur, l'homme n'est plus coupable à ses yeux. C'est ce que David confesse quand il s'écrie: "Heureux celui à qui la transgression est remise, à qui le péché est pardonné! Heureux l'homme à qui l'Eternel n'impute pas l'iniquité!" (Psaume 32:1.2; Romains 4:7.8).
La culpabilité est une réalité objective, indépendante de ce que l'homme ressent ou pas. Qu'il le reconnaisse ou non, qu'il l'admette ou le nie, il est coupable dès l'instant où il transgresse la Loi divine. Il ne faut donc pas confondre la culpabilité proprement dite avec le sentiment de culpabilité ressenti par l'homme, et ressenti généralement à des degrés divers. Certains hommes ont une conscience très délicate et sont conscients de leurs moindres fautes, tandis que d'autres semblent ne plus avoir de conscience du tout ou agissent contre leur conscience avec arrogance. L'apôtre Paul écrit aux Romains: "Quand les païens, qui n'ont point la Loi, font naturellement ce que prescrit la Loi, ils sont, eux qui n'ont point la Loi, une loi pour eux-mêmes. Ils montrent que l'oeuvre de la Loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage et leurs pensées s'accusant et se défendant tour à tour" (Romains 2:14.15). Ce texte affirme trois choses: que la Loi est inscrite dans le coeur de l'homme, que la conscience en rend témoignage, et que tour à tour elle prend sa défense ou l'accuse, selon qu'il agit bien ou mal.
La Bible déclare aussi que l'homme reste sous l'emprise d'une mauvaise conscience aussi longtemps qu'il n'a pas la certitude du pardon, certitude qu'on ne trouve que dans la mort du Christ: "Nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire..., et nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience" (Hébreux 10:19-22).




Le châtiment:


Le châtiment est la peine dont Dieu frappe le coupable. La Bible enseigne en effet: "Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi et ne le met pas en pratique" (Galates 3:10). "La mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché... Par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes" (Romains 5:12.18). "Le salaire du péché, c'est la mort" (Romains 6:23). Cf. encore Job 34:11.12; Matthieu 5:26; 18:30; Romains 2:9; 3:23.
La mort est fondamentalement la séparation d'avec Dieu, source de toute vie. On distingue entre la mort spirituelle, la mort temporelle et la mort éternelle. La mort spirituelle est l'aliénation spirituelle de l'homme, le fait qu'il est loin de Dieu, qu'il refuse de faire sa volonté, le fuit et le hait. "Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés... Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ", écrit Paul aux anciens païens qu'étaient les chrétiens d'Ephèse, comparant la conversion à une résurrection spirituelle (Ephésiens 2:1.4.5). La mort éternelle est le châtiment éternel que Dieu réserve aux pécheurs sans pardon, le fait qu'ils souffriront dans le corps et dans l'âme et qu'ils seront éternellement réprouvés, rejetés loin de sa face. "Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force" (2 Thessaloniciens 1:9; Matthieu 25:46). Quant à la mort temporelle, elle est pour l'incroyant le passage dans la mort éternelle, et pour le croyant l'entrée dans la vie éternelle. Elle ne constitue donc plus pour ce dernier un châtiment, mais lui permet d'aller chez le Seigneur, en attendant le jour où son corps ressuscitera en gloire. Elle est pour lui un sommeil beaucoup plus qu'une mort.


4. LE PÉCHÉ ORIGINEL
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La chute dans le péché:


La Bible affirme que l'origine du péché est la chute telle qu'elle est racontée par la Genèse (Genèse 3:1-19). L'Eglise luthérienne croit en l'historicité fondamentale de ce récit, ce qui signifie que la chute a eu lieu de la façon dont elle est racontée et que le récit qui en est fait échappe par définition à toute analyse critique. Elle fut l'oeuvre d'Adam et d'Eve, le premier couple humain. C'est par ce récit qu'il a plu au Seigneur d'expliquer l'origine du péché et de la mort et leur règne universel. Il ressort de ce texte que Satan est la cause principale de la chute et que le serpent en est la cause instrumentale (Apocalypse 12:9; 20:2). Il sema successivement le doute dans le coeur d'Eve, nia les conséquences du péché et la sainteté de Dieu en l'accusant de vouloir conserver un grand privilège pour lui-même, fit une fausse promesse au premier couple et éveilla de la sorte la concupiscence dans leur coeur, rendant le fruit désirable et suscitant l'envie d'en manger.
La raison humaine soulève à propos de ce récit un tas de questions et d'objections: Pourquoi Dieu a-t-il créé l'homme de façon à ce qu'il puisse succomber à la tentation? Pourquoi n'a-t-il pas empêché la chute, puisqu'il en connaissait à l'avance les conséquences désastreuses? Comment du reste l'homme, s'il était saint, pouvait-il être tenté par le mal? Ces questions restent sans réponses. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il a plu à Dieu de soumettre l'homme à une épreuve, tout en lui donnant les moyens de la surmonter, que la chute est pour l'homme une leçon d'humilité et qu'elle a donné au Seigneur la possibilité de manifester sa grande miséricorde en venant à son secours.


Qu'est-ce que le péché originel?



Nos abordons avec la doctrine du péché originel un point particulièrement important de l'enseignement de la Bible qui est contesté ou présenté de façon erronée par beaucoup d'Eglises. La raison humaine, en effet, ne peut ni accepter l'idée que tous les hommes sont coresponsables du péché d'Adam ni admettre leur totale déchéance et leur incapacité à faire quoi que ce soit pour leur salut. Elle est convaincue que, malgré ses fautes, ses lacunes, ses faiblesses et ses injustices, l'homme peut participer à l'oeuvre de sa réhabilitation et au moins rendre effective l'action qui consiste, de la part de Dieu, à le sauver. Luther, puis l'Eglise qui porte son nom ont dû élever la voix au XVI° siècle pour rejeter toute forme de synergisme et affirmer qu'en ce qui concerne le salut, l'homme ne coopère en aucune façon avec Dieu.
Le péché originel revêt deux aspects.
1) Il est tout d'abord l'imputation aux hommes du monde entier de la désobéissance d'Adam. C'est ce qu'enseigne l'apôtre Paul dans ce texte bien connu: "Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s'est étendue à tous les hommes parce que tous ont péché... Si par l'offense d'un seul la mort a régné par lui seul, à combien plus forte raison l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul. Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes" (Romains 5:12-19).
On appelle cela la culpabilité héréditaire. Avant de devenir coupable aux yeux de Dieu par les péchés qu'il commet personnellement, l'homme l'est par nature, car il participe à la transgression d'Adam comme s'il l'avait commise lui-même. C'est une doctrine que la raison juge insensée et injuste. Mais qui est l'homme pour contester avec Dieu? Que celui qui se révolte contre une telle affirmation admette qu'il est tout aussi insensé et injuste de la part de Dieu d'imputer à son Fils innocent et pur les péchés du monde entier. On ne peut pas repousser la première affirmation tout en acceptant la seconde. Si la situation de l'humanité est désespérée en raison du péché originel, Dieu y apporte un remède parfait par le sacrifice du Christ. Ainsi l'homme est appelé en même temps à s'humilier devant le Seigneur et à glorifier sa bonté.
2) Mais le péché originel est aussi la transmission à toute l'humanité de la corruption d'Adam et d'Eve. L'homme vient au monde corrompu et incapable de mériter le salut par le bien qu'il fait. Adam engendra un fils non plus à l'image de Dieu, mais à sa propre image (Genèse 5:3). "Les pensées du coeur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse" (Genèse 8:21). "Voici je suis né dans l'iniquité et ma mère m'a conçu dans le péché" (Psaume 51:7). "Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit" (Jean 3:6), si bien que l'homme est par nature "enfant de colère" (Ephésiens 2:3).
Cela signifie qu'il est "privé de la gloire de Dieu" (Romains 3:23), que le bien n'habite pas en lui (Romains 7:18), qu'il est méchant (Luc 11:13) et impur (Job 14:4). Sa situation est telle qu'il est spirituellement aveugle. Il a "l'intelligence obscurcie" (Ephésiens 4:18), marche dans les ténèbres (Ephésiens 5:8) et "n'accueille pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car elles sont pour lui une folie et il ne peut les connaître" (1 Corinthiens 2:14). Il est plein de convoitises mauvaises: "C'est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies" (Matthieu 15:18.19). Il est par nature l'ennemi de Dieu et de sa volonté (Romains 3:9-20; 5:10; 8:7; Colossiens 1:21), esclave du mal (Romains 3:9; 6:1.6.20; 7:14.23.24), spirituellement mort, par ses offenses et ses péchés (Ephésiens 2:1.5; Colossiens 2:13).
Voilà un tableau bien sombre de l'humanité, mais c'est ce qu'enseigne la Bible. C'est ce que confesse aussi l'Eglise luthérienne. Deux textes pour le montrer:

"Nous enseignons... qu'après la chute d'Adam, tous les hommes nés de manière naturelle sont conçus et nés dans le péché. C'est-à-dire que tous, dès le sein de leur mère, ils sont remplis de désirs et de penchants mauvais et que, par nature, il ne peut y avoir en eux ni vraie crainte de Dieu, ni vraie foi en Dieu. Nous enseignons aussi que cette corruption innée, ce péché originel est véritablement un péché et qu'il voue à la damnation et à la colère éternelle de Dieu tous ceux qui ne naissent pas de nouveau par le baptême et le Saint-Esprit" (Confession d'Augsbourg, Article II).

"Le péché originel est une corruption si pernicieuse et si profonde de la nature humaine qu'aucune raison ne peut le comprendre. Mais il faut le croire, car cela est révélé dans l'Ecriture" (Articles de Smalcalde, III, Article 1).
Cette doctrine a suscité bien des controverses. Certains, comme le moine Pélage qui vécut au début du V° siècle, la rejetaient entièrement, soutenant que l'homme est neutre, ni bon ni mauvais, et qu'il devient l'un ou l'autre par un choix personnel. Pour lui, le péché n'était péché que s'il y avait consentement personnel. C'est ce qu'on appelle le pélagianisme. Quant au semi-pélagianisme catholique ou protestant, appelé encore synergisme, il enseigne la réalité du péché originel, mais en limite la portée, soutenant que malgré sa corruption et ses fautes, l'homme est capable d'apporter une part à l'oeuvre de son salut. Il est donc invité à collaborer avec Dieu par ses oeuvres, ses bonnes dispositions ou son consentement. Le Seigneur fait appel à ses ressources spirituelles et lui demande de les mobiliser pour devenir participant de la vie éternelle. Dans ce cas, le salut n'est plus un don gratuit du ciel. C'est la raison pour laquelle l'Eglise luthérienne a farouchement rejeté le synergisme sous toutes ses formes. L'enjeu était rien moins que la gratuité totale du salut par la foi en Christ et la certitude de ce salut fondée sur les promesses de l'Evangile.


5. LE PÉCHÉ ACTUEL
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Définition:


On appelle péché actuel, par opposition à péché originel, un péché qui se commet, une transgression ponctuelle de la Loi divine, que ce soit en pensées, en paroles ou en actes. "Quiconque pratique le péché transgresse la Loi, et le péché est la transgression de la Loi" (1 Jean 3:4). "Retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité" (Matthieu 7:23). "Si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché" (Jacques 2:9). Ce sont des actes que la Bible appelle les oeuvres de la chair (Galates 5:19), les oeuvres stériles des ténèbres (Ephésiens 5:11), les oeuvres du vieil homme (Colossiens 3:9), des oeuvres mortes (Hébreux 6:1; 9:14) ou criminelles (2 Pierre 2:8). Cela dit, l'adjectif "actuel" est pris en son sens large, car ces péchés se commettent aussi en paroles et en pensées.
D'où vient le péché? Il a un certain nombre de causes dites internes, propres à l'homme. Il vient tout d'abord du coeur qui est mauvais: "C'est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies" (Matthieu 15:18.19). Ou, ce qui revient au même, de la chair. Saint Paul dit du mal qu'il commet maintenant qu'il est un chrétien: "Ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair" (Romains 7:17.18). L'homme pèche par ignorance. Ce fut le cas de l'apôtre avant sa conversion, quand il persécutait les chrétiens (1 Timothée 1:13). Il pèche aussi parce qu'il n'arrive pas à maîtriser ses émotions. Il a des manifestations passionnelles comme la crainte, la colère, la jalousie, la convoitise. C'est sous l'emprise de la passion que David commit adultère avec Bath-Schéba. C'est dans un mouvement de colère que les fils de Zébédée voulurent faire tomber le feu du ciel sur un village de la Samarie. C'est dans un moment de peur que Pierre renia son Maître. Tout cela parce que le coeur de l'homme est par nature porté vers le mal. Jacques dit avec beaucoup de lucidité: "Chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché, et le péché, étant consommé, produit la mort" (Jacques 1:14).
Le péché a aussi des causes externes. Tout d'abord Satan. Jésus dit à Pierre qui allait le renier: "Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment" (Luc 22:31), et quand il lui dit un jour: "Arrière de moi, Satan", il flaira que le diable le tentait par son propre disciple (Matthieu 16:23). Paul dit des chrétiens d'Ephèse qu'ils marchaient avant leur conversion "selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion" (Ephésiens 2:2). Mais le croyant est aussi tenté par le monde, par le mauvais exemple que lui donnent les hommes, aussi Salomon exhorte-t-il en ces termes: "Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, ne te laisse pas gagner" (Proverbes 1:10), et Jésus nous demande-t-il de nous garder avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens" (Matthieu 16:6). Combien de croyants, gagnés par le monde et ses séductions, sont déchus de la foi!

Classification des péchés:

On peut classer les péchés en plusieurs catégories, selon le point de vue auquel on se place. On distingue par exemple entre péchés volontaires ou délibérés et péchés de faiblesse. Cette distinction est extrêmement importante pour la cure d'âme. La volonté peut en effet être engagée à des degrés divers dans le péché. L'homme peut agir de façon délibérée voire préméditée, sachant qu'il fait le mal. C'était le cas d'Absalom (2 Samuel 15) et de Judas (Matthieu 26:14-16). Mais elle peut aussi passer à l'arrière-plan, quand on agit par ignorance, par inadvertance ou précipitation, sous l'effet d'une passion non contrôlée, par crainte ou par esprit de parti. Pierre renia le Christ par crainte (Luc 22:54-62), les disciples agirent sous l'effet de la jalousie (Matthieu 20:24). Les péchés de faiblesse que les chrétiens commettent encore chaque jour sont surtout les mauvaises pensées qui les assaillent et contre lesquelles ils ont du mal à lutter, les paroles non réfléchies et les gestes précipités. Un chrétien par définition ne commet de péché délibéré, en sachant sciemment qu'il fait le mal. En effet, il est gouverné par le Saint-Esprit. Il hait donc l'injustice et veut plaire à Dieu. Il est des péchés qu'on ne peut pas commettre tant qu'on est guidé et régi par l'Esprit de Dieu. Ce sont ceux dont la Bible dit que ceux qui les commettent ne verront pas le Royaume de Dieu (Romains 6:9.10).
On distingue aussi entre péché en connaissance de cause et péché par ignorance. Un péché n'a pas la même gravité selon qu'on le commet en sachant très bien qu'on fait le mal ou selon qu'on agit dans l'ignorance ou encore dans le doute. Jésus dit des Juifs qui veulent sa mort que leur péché est plus grand que celui de Ponce Pilate (Jean 19:11). Le serviteur qui a mal agi, tout en connaissant la volonté de son maître, sera puni plus sévèrement que celui qui ne l'a pas connue (Luc 12:47.48). Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement au jour du jugement que les villes de la Galilée qui ont eu le privilège d'entendre le Christ les appeler à la repentance (Matthieu 11:22).
Il y a péché par ignorance quand on est mal instruit et qu'on agit à cause de cela. C'est le cas par exemple de celui à qui on a appris qu'il fallait invoquer la Vierge et les saints et qui ignore que c'est contraire à l'Ecriture Sainte et, d'une façon générale, de tous les chrétiens victimes de fausses doctrines, dans la mesure où celles-ci ne renversent pas le fondement de la foi. Enfin, comme l'affirme le dicton, "dans le doute, abstiens-toi", ce que l'apôtre Paul formule de la façon suivante: "Tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché" (Romains 14:23).
Il y a aussi les péchés contre Dieu, contre le prochain et contre soi-même. Ils diffèrent par leur objet. Il y a péché contre Dieu quand on transgresse la première table de la Loi, et péché contre le prochain quand on viole ceux de la deuxième table. Mais en soi tout péché est péché contre Dieu, au moins indirectement, car il est transgression de sa volonté. Joseph s'abstint de commettre adultère pour ne pas pécher contre Dieu (Genèse 39:9), et le fils prodigue de la parabole confessa qu'il avait péché contre le ciel et contre son père (Luc 15:21). Enfin, on pèche contre soi-même quand on nuit à son corps ou son âme (abus d'alcool ou de tabac, recours aux drogues, entraînement sportif au-delà de ses limites personnelles, etc.).
L'Eglise catholique distingue traditionnellement entre péchés véniels et péchés mortels (cf. les sept péchés capitaux). Elle répertorie donc les péchés selon leur degré de gravité. C'est oublier que tout péché est mortel en ce sens qu'il entraîne la mort. "Le salaire du péché, c'est la mort" (Romains 6:23), et c'est vrai en soi de toute transgression de la Loi. Enfin, un péché n'est jamais véniel (c'est-à-dire pardonnable) en soi en ce qu'il mériterait le pardon, comme inversement tout péché est pardonnable parce que Dieu veut le pardonner. Ce n'est donc pas une question de gravité. Tous les péchés des incroyants sont mortels, et tous les péchés des croyants véniels. Tout dépend du statut de celui qui les commet. Les péchés, quels qu'ils soient, sont pardonnés à celui qui s'en repent sincèrement et qui croit en Christ, comme tous les péchés condamnent ceux qui vivent dans l'impénitence. Cependant, on peut appeler péché mortel chez le croyant tout péché délibéré commis contre les injonctions de la conscience et qui n'est pas suivi de la repentance, ou, ce qui revient au même, tout péché qui montre que celui qui l'a commis n'était plus sous la grâce, mais avait sombré dans l'impénitence (1 Corinthiens 6:9.10).
On distingue encore entre péchés de commission et péchés d'omission. Cette distinction est, elle aussi, très importante dans la prédication et la cure d'âme. Le serviteur qui a connu la volonté de son maître et qui ne l'a pas faite sera battu d'un plus grand nombre de coups que celui qui ne l'a pas connue (Luc 12:47). "Celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas commet un péché" (Jacques 4:17). On pèche en faisant le mal qu'on ne doit pas faire, mais on pèche aussi en ne faisant pas le bien qu'on doit faire. Les péchés d'omission ne sont pas en soi et a priori moins graves que les péchés de commission. Par contre, ils sont sans doute plus nombreux chez les chrétiens que ces derniers.

Enfin, un péché est impardonnable non en raison de sa gravité, mais lorsque celui qui le commet est dans un état tel qu'il ne peut plus se repentir. On appelle cela l'endurcissement, dont pharaon avait été un exemple éloquent (cf. le récit des plaies d'Egypte, Exode 7-11) et dans lequel Israël sombra en refusant d'écouter la voix de ses prophètes, puis celle du Christ. Dieu a fini par frapper son peuple d'aveuglement: "Il a aveuglé leurs yeux et il a endurci leur coeur, de peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils ne comprennent du coeur, qu'ils ne se convertissent et que je ne les guérisse" (Jean 12:40). "Ils sont devenus durs d'entendement" et ont un voile sur les yeux quand ils lisent l'Ancien Testament dans leurs synagogues, dit Paul (2 Corinthiens 3:14-16). Jésus déclare en particulier que le blasphème contre le Saint-Esprit ne peut pas être pardonné (Matthieu 12:31.32) et l'apôtre Jean affirme qu'il existe un péché qui "mène à la mort" pour lequel il est vain de prier (1 Jean 5:16).

(Wilbert Kreiss, Docteur en Théologie luthérienne, La Petite Dogmatique, édition collection Kreiss. 2013).

mercredi 14 novembre 2018

Méditation de la semaine: LA CRÉATION, LES ANGES, LA PROVIDENCE.

LA CRÉATION, LES ANGES, LA PROVIDENCE
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1. LA CRÉATION
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La création du monde n'est pas révélée dans la Bible comme une explication philosophique ou scientifique de l'origine de l'univers, mais dans sa dimension religieuse. Dieu est à l'origine de toutes choses. Tout lui est soumis et tout a été conçu de manière à fournir à l'homme, couronnement de la création, un cadre de vie agréable.
La création est l'oeuvre de Dieu. Il est intéressant de noter que le verbe hébraïque traduit généralement par "créer" (Genèse 1:1.21.27; 5:1; Psaume 104:30; Esaïe 45:7.8.12; 54:16; 65:18) a toujours Dieu pour sujet. C'est Dieu qui au commencement créa les cieux et la terre (Genèse 1:1), qui "a mesuré les eaux dans le creux de sa main, pris les dimensions des cieux de sa paume et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure", pesant "les montagnes au crochet et les collines à la balance" (Esaïe 40:12). "C'est moi qui ai fait la terre, dit-il, et qui sur elle ai créé l'homme. C'est moi, ce sont mes mains qui ont déployé les cieux, et c'est moi qui ai disposé toute leur armée" (Esaïe 45:12).
La création du monde distingue Dieu des idoles qui ne savent rien faire de leurs mains (Psaume 96:5; 115:4-7; Esaïe 37:16; 44:6 ss.; Jérémie 10:11.12). Elle est à la fois l'oeuvre du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Généralement elle est attribuée au Père, mais la Bible enseigne que le Fils éternel de Dieu y a participé. "Il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes" (1 Corinthiens 8:6). "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle" (Jean 1:1-3). Cf. encore Colossiens 1:15-17 et Hébreux 1:10.11. Quant à l'Esprit de Dieu, il "se mouvait au-dessus des eaux" (Genèse 1:2), et Job confesse que c'est lui qui l'a créé et qui l'anime (Job 33:4).
La Bible enseigne également que le monde a été créé à partir de rien. Il a suffi que Dieu parle pour qu'existe ce qu'il voulait créer (Genèse 1:3.6.9.11.14.20). "Il dit, et la chose arrive. Il ordonne, et elle existe" (Psaume 33:9). Cf. encore Psaume 148:5; Romains 4:17; Hébreux 11:3.
Le récit de la Bible est très simple dans son énoncé. Il a trouvé cependant des interprétations diverses dues à une lecture critique de ce texte ou au fait qu'on a voulu concilier ses affirmations avec les données de la science. Certains y ont vu les restes d'un ancien mythe d'origine babylonienne épuré de son paganisme. D'autres estiment que Genèse 1 ne raconte pas la création première du monde, mais sa reconstitution après que la chute des anges l'eut entraîné dans le chaos (Genèse 1:2). D'autres encore ont soutenu que le monde n'avait pas été créé en six jours, mais que sa création fut révélée en six jours à Moïse. Certains, tout en procédant à une interprétation littérale du texte, ont affirmé que le mot "jour" ne désignait pas un jour sidéral marqué par l'alternance de soleil et d'obscurité, mais une longue période identifiable à une ère géologique. Il existe encore une autre explication qui connaît un certain succès dans les milieux évangéliques. Elle affirme que Genèse 1 est une oeuvre qui ne prétend pas décrire la création dans le détail, mais la présente dans un certain cadre littéraire. Jamais il ne pourra donc y avoir de contradiction entre le récit biblique et la science.
Enfin, il y a l'interprétation littérale qui laisse s'exprimer le texte et interprète littéralement chacun de ses mots et chacune de ses phrases. C'est sans doute celle qui lui rend le plus justice. Cependant, deux choses méritent d'être soulignées. Premièrement il ne s'agit pas d'un récit historique au sens technique du terme, étant donné que son auteur n'a pas été le témoin de la création, pas plus qu'un autre du reste. Ce texte décrit des choses que personne n'a vues. Il est peut-être permis pour cette raison de l'assimiler à une sorte de prophétie tournée vers un passé lointain, celui de l'origine de toutes choses. D'autre part, Genèse 1 ne veut pas être un récit scientifique de la création. L'univers de l'infiniment grand et de l'infiniment petit est d'une complexité telle que sa création ne peut pas faire l'objet d'une description détaillée et scientifiquement adéquate. Elle sera toujours un miracle inaccessible à l'esprit humain. Pour en parler, il a fallu que Dieu simplifie à l'extrême, sinon nous n'y aurions rien compris... Le chrétien salue donc dans Genèse 1 un texte par lequel il a plu à Dieu de dire aux hommes qu'il a créé le ciel et la terre et comment il l'a fait, tout en sachant que la réalité a été beaucoup plus complexe que la description qui en est faite.
L'évolutionnisme qui affirme que la sélection naturelle a produit une chaîne évolutive des êtres humains, que les espèces actuelles sont issues d'espèces antérieures et que l'homme, descendant avec les primates d'un ancêtre commun, représente le dernier stade dans l'évolution du monde animal, est une théorie communément admise qui est loin d'être prouvée et que des scientifiques de haut niveau rejettent catégoriquement. Il est important pour le chrétien de le savoir, pour ne pas souscrire à la tentation de concilier avec le récit biblique de la création ce qui n'est en fin de compte qu'une hypothèse, au demeurant peu plausible. Il n'a pas à démontrer que la Bible dit vrai, comme il n'a pas besoin de se laisser ébranler dans la foi par ce qu'il entend dire autour de lui et qu'on ne pourra sans doute jamais prouver.
Le récit de la Bible est un texte admirable qui affirme que Dieu était là avant toutes choses, qu'il a créé le ciel et la terre et tout ce qu'ils contiennent avec une aisance ahurissante, un sens du beau et une sagesse qui forcent l'adoration. Lui seul doit être vénéré. Le soleil, la lune et les astres n'ont pas de pouvoir occulte et ne sont pas régis par des divinités. Il est donc inutile de les craindre. Le Seigneur au contraire, qui a tout fait à merveille et donné à l'homme, pour preuve de son amour, un cadre de vie magnifique, attend ses louanges et veut être béni et glorifié.
Le récit biblique de la création nous dit aussi que la nature, oeuvre de Dieu, veut être respectée. Le Seigneur ne l'a pas donnée à l'homme, mais n'a fait que la mettre à sa disposition, non pour qu'il l'exploite indûment, mais pour qu'il la gère avec sagesse, sachant que tout abus se retournera contre lui, et qu'il partage les fruits de la terre. Partant de là, il existe ce qu'on peut appeler une écologie chrétienne.


2. LES ANGES
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L'existence des anges, comme celle de Dieu, ne se démontre pas, et la Bible ne le fait pas. Par contre, elle l'affirme et les montre à l'action. La doctrine des anges est donc un article de foi.
Nous apprenons tout d'abord que les anges ont été créés par Dieu: "Louez-le, vous tous ses anges! Louez-le, vous toutes ses armées!... Qu'ils louent le nom de l'Eternel, car il a commandé, et ils ont été créés" (Psaume 142:2.5). Ils font partie des choses "invisibles", des "trônes", des "dignités", "dominations" et "autorités" créées par Dieu (Colossiens 1:16).
Nous apprenons par ailleurs que les anges sont des créatures spirituelles, qui n'ont pas de corps. La Bible les appelle des "esprits" (Matthieu 78:16; 12:45; Luc 7:21; 8:2). Les démons sont des "esprits méchants dans les lieux célestes" (Ephésiens 6:12). Quant aux bons anges, ils sont des "esprits au service de Dieu" (Hébreux 1:14).
Ils sont puissants. C'est pour cela qu'ils sont appelés trônes, dignités, dominations et autorités (Colossiens 1:16). Les bons anges mettent leur puissance au service de Dieu qu'ils adorent et des croyants qu'ils protègent, tandis que les mauvais l'utilisent au service du mal, pour détruire l'oeuvre du Seigneur.
Les anges sont très nombreux. La Bible parle d'armées célestes, de légions et de myriades (Deutéronome 32:2; Psaume 17; Psaume 68; Matthieu 26:53; Marc 5:9.15). Les bons anges portent des titres divers: anges, fils de Dieu (Job 1:6; 2:1; Psaume 29:1; 89:6), trônes, dignités, dominations, autorités, principautés (Ephésiens 1:21; 3:10; Colossiens 1:16; 2:10; 1 Pierre 3:22). Certains sont appelés des chérubins (Genèse 3:24; 2 Samuel 6:2; Psaume 18:11), d'autres des séraphins (Esaïe 6:2.6). Il est aussi question d'un archange (1 Thessaloniciens 4:16; Jude 9). Certains anges portent des noms, comme Gabriel (Daniel 8:16; 9:21; Luc 1:19.26) ou Michel (Daniel 10:13.21; Jude 9; Apocalypse 12:7). Il semble donc qu'iI y ait une sorte de hiérarchie angélique, dont nous ignorons cependant les structures.
Tous les anges ont bien sûr été créés bons (Genèse 1:31). Certains le sont restés, tandis que d'autres se sont révoltés contre Dieu et sont déchus. La Bible dit qu'ils n'ont pas "gardé leur dignité" et qu'ayant "abandonné leur propre demeure", ils sont "enchaînés éternellement par les ténèbres" (Jude 6).
Les bons anges louent Dieu jour et nuit (Job 38:7; Psaume 103:20; 148:2). Ils sont aussi au service des croyants: "Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?" (Hébreux 1:14). Ils se réjouissent chaque fois qu'un pécheur se repent (Luc 15:10), gardent, protègent et délivrent les croyants (Psaume 34:8; 91:11; Actes 5:17-20), en particulier les petits (Matthieu 18:10). Ils soutiennent les enfants de Dieu dans leur dernier combat et les conduisent auprès du Seigneur (Luc 16:22). A certaines époques de l'histoire du peuple de Dieu, notamment au temps des patriarches, puis quand le Christ vint sur terre, les anges étaient chargés de missions particulières, servaient d'intermédiaires entre Dieu et les croyants et annonçaient des événements importants. L'époque de la révélation divine étant révolue, ces fonctions extraordinaires ont cessé.
Les mauvais anges, nous l'avons vu, sont des esprits qui se sont révoltés contre Dieu (Jude 6; 2 Pierre 2:4) et s'acharnent à lutter contre lui. Satan, leur chef, est à l'origine de la chute. C'est lui qui tenta et détourna les hommes de Dieu, les faisant sombrer dans le péché et la mort. C'est lui qui voulut détourner le Christ du chemin de l'obéissance, pour l'empêcher de racheter les hommes. C'est lui encore qui "rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera" (1 Pierre 5:8). La Bible l'appelle pour cette raison Apollyon, le destructeur (Apocalypse 9:11), et le diable, ce qui signifie l'accusateur (Apocalypse 12:10). Il n'a qu'un désir: anéantir l'oeuvre de Dieu, l'empêcher de sauver les hommes, tenter les croyants pour les faire déchoir, les accuser pour obtenir leur condamnation. Mais le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable" (1 Jean 3:8). C'est par la foi en lui que les croyants le vaincront, à condition de veiller et de vaquer à la prière.
On parle peu des anges, de nos jours. C'est sans doute dû au rationalisme ambiant dans lequel vivent les chrétiens et qui nie l'existence d'un monde invisible. Et pourtant, notre époque, qui se veut si clairvoyante et si sobre dans ses croyances, connaît un réveil des pratiques occultes, un regain du surnaturel. Les pratiques divinatoires, le spiritisme, les phénomènes parapsychologiques, les cultes étranges y compris sataniques connaissent un regain de faveur. Au nom de la raison on croit devoir dire non à toute forme de religion révélée, mais on est capable tout à la fois de faire preuve d'une terrible crédulité et de s'adonner aux pratiques les plus insolites et les plus irrationnelles.
Quelqu'un a dit un jour qu'on ne peut pas rendre de meilleur service au diable qu'en ne parlant pas de lui. C'est justement face à ces pratiques occultes et dangereuses que l'Eglise doit rappeler ce que l'Ecriture dit des anges, bons et mauvais. Les chrétiens ont le droit de se savoir entourés d'anges et de s'en réjouir, comme il leur faut prendre au sérieux les avertissements de la Parole de Dieu concernant Satan et les démons.


3. LA PROVIDENCE
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La providence est le gouvernement du monde exercé par Dieu. En effet, le Seigneur qui a créé l'univers maintient et dirige toutes choses. C'est une doctrine riche en consolation. Le croyant ne se sait pas seulement une créature de Dieu, mais il sait aussi que le Seigneur tient toutes choses dans ses mains, qu'il le protège et qu'il gouverne le monde de manière à accomplir son plan de salut.
L'épicurisme ancien prétendait que le monde était gouverné par le hasard, le stoïcisme le disait régi par le destin. Le christianisme confesse qu'il l'est par Dieu. Le déisme soutient qu'en créant le monde, Dieu lui a imprimé des propriétés et des lois par lesquelles il est régi, puis qu'il s'est retiré, le livrant à lui-même. C'est une fausse doctrine, car elle trace un fossé entre le monde et Dieu et ignore que le Seigneur agit en personne dans l'univers qui est son oeuvre. Quant au panthéisme, il confond Dieu et le monde, faisant du monde une émanation de Dieu et déclarant les deux indissociables. C'est ignorer que le monde en tant que création est distinct de Dieu. La Bible enseigne que Dieu s'occupe de sa création tout en restant distinct d'elle. Il est présent en elle et la fait vivre.
Les objets de la providence divine:
Qui est objet de la providence divine? Qui est concerné par elle? L'univers tout entier, puisque "l'Eternel a son trône dans les cieux et son règne domine sur toutes choses" (Psaume 103:19) et qu'il est celui "qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté" (Ephésiens 1:11). Le livre de Job décrit cette providence de manière admirable: "Dieu tonne de sa voix d'une manière merveilleuse; il fait de grandes choses que nous ne comprenons pas. Il dit à la neige: Tombe sur la terre! Il le dit à la pluie, même aux plus fortes pluies. Il met un sceau sur la main de tous les hommes, afin que tous se reconnaissent comme ses créatures. L'animal sauvage se retire dans une caverne et se couche dans sa tanière. L'ouragan vient du midi, et le froid des vents du nord. Par son souffle Dieu produit la glace, il réduit l'espace où se répandaient les eaux. Il charge de vapeurs les nuages, il les disperse étincelants" (Job 37:5-10). C'est lui qui "fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons" et qui fait "pleuvoir sur les justes et sur les injustes" (Matthieu 5:45), qui fait germer les plantes et donne ainsi à manger au bétail et aux hommes (Psaume 104:14.21.28). Pas un seul oiseau ne tombe à terre sans sa volonté (Matthieu 10:29). Il gouverne les nations, les fait naître et les anéantit (Psaume 66:7; Job 12:23; Actes 17:26).
Il préside aussi à la destinée de chaque individu. Et cela dès le sein de sa mère: "Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existât" (Psaume 139:16; Jérémie 1:5; Galates 1:15.). Il élève l'un et abaisse l'autre (Psaume 75:6-8), renverse les puissants de leurs trônes et secourt les humbles (Luc 1:52). Même les événements apparemment accidentels et insignifiants de la vie sont entre ses mains, au point que les cheveux de notre tête sont tous comptés (Matthieu 10:30; Proverbes 16:33). Aussi Dieu protège-t-il les justes: "Le secours me vient de l'Eternel qui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra pas que ton pied chancelle. Celui qui te garde ne sommeillera point" (Psaume 121:2.3; 4:8; 63:8). Il pourvoit aux besoins des siens (Genèse 22:8.14; Philippiens 4:19) et exauce leurs prières: "Demandez et l'on vous donnera! Cherchez et vous trouverez! Frappez et l'on vous ouvrira! Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe" (Matthieu 7:7; Psaume 65:2.3; Luc 18:7.8). Quant aux impies, le Seigneur les châtie en son temps, au plus tard au jour du jugement (Psaume 7:12.13; 11:6).

De quoi est faite la providence divine?

Dire que Dieu gouverne le monde, c'est affirmer tout d'abord qu'il le préserve, qu'il le maintient en existence, qu'il garde et protège ses créatures. On appelle cela la préservation. "Il soutient toutes choses par sa parole puissante" (Hébreux 1:3). Tout subsiste en lui en qui nous avons "la vie, le mouvement et l'être" (Colossiens 1:17; Actes 17:28). "Il gardera les pas de ses bien-aimés" (1 Samuel 2:9). "Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. Si l'Eternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain" (Psaume 127:1). Cf. encore Genèse 28:15; Exode 14:30; Psaume 31:20.21; 107:9; 145:14.15. Aussi l'homme est-il encouragé et invité à l'invoquer avec confiance. Le Seigneur prendra soin de lui (Psaume 32:6; 1 Pierre 3:12).
Pour gouverner le monde, Dieu se sert généralement de causes secondes, des lois qui régissent l'univers et des moyens divers qu'il utilise pour accomplir sa volonté. Il y a ainsi coopération entre Dieu et les instruments choisis par lui. Il s'est servi de Joseph vendu par ses frères pour sauver la vie à sa famille et secourir "un peuple nombreux" (Genèse 45:5; 50:19.20). Il utilise les aliments qu'il fait pousser pour nourrir ses créatures, le savoir du médecin et la vertu des médicaments pour guérir les malades. Il se sert des rois et des grands de ce monde (Proverbes 21:1), donne la victoire à son peuple (Josué 11:6) ou utilise l'armée assyrienne pour le châtier (Esaïe 10:5-7). Il s'est servi de Judas pour livrer Jésus-Christ entre les mains des Juifs et de Ponce Pilate pour le faire mourir sur la croix (Actes 2:22.23.36). Ainsi, toutes les bonnes choses de ce monde sont des bénédictions du Seigneur et aucun mal ne se fait sans sa volonté. On appelle gouvernement l'activité par laquelle il dirige toutes choses de manière à réaliser ses desseins et accomplir sa volonté. La providence a en effet une finalité: elle doit glorifier son nom et sauver son peuple. Le jour vient où tout genou fléchira dans les cieux, sur la terre et sous la terre et où toute langue confessera que Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Philippiens 2:10.11).
La providence divine soulève de graves problèmes qui ont de tout temps intrigué, voire tourmenté les hommes. Pourquoi, si Dieu tient tout dans ses mains, y a-t-il tant de mal et de méchanceté dans ce monde? Pourquoi les méchants sont-ils épargnés et les justes souffrent-ils? Dieu veut-il vraiment les guerres, la cruauté et la violence, les catastrophes et les famines? Et s'il ne les veut pas, pourquoi ne les empêche-t-il pas?
Ce sont des questions douloureuses, auxquelles nous ne pouvons donner que des éléments de réponses. En effet, il ne nous a pas révélé tous ses desseins, et même s'il l'avait fait, nous serions trop petits pour comprendre tout ce qu'il fait. Voici ce qu'on peut dire en se fondant sur l'Ecriture Sainte:

  • Dieu dans son amour et sa bonté ne prend pas plaisir au mal. Il ne le veut donc pas. Il n'accepte pas que les hommes s'entre-tuent et se fassent du mal, mais il tolère cependant qu'ils le fassent.

  • A la racine de tout mal dans ce monde il y a le péché dont Dieu n'est pas l'auteur, mais que l'homme a fait entrer dans le monde (Romains 5:12.18).

  • Dieu agit. Il peut et veut souvent empêcher les hommes de faire le mal (Genèse 20:1-18; Luc 22:31-34). Mais il lui arrive aussi de le permettre pour en faire sortir du bien (Genèse 45:5; 50:19.20).

  • Satan fait tout pour empêcher Dieu d'accomplir son oeuvre (1 Thessaloniciens 2:18). Il séduit et tente les chrétiens et sème la division (Apocalypse 12:7; 16:14; 20:10; Daniel 10:13). Mais il ne peut rien faire sans la volonté du Seigneur (Job 1:6-12; 2:1-8) qui le tient en laisse et trace des limites à son action, en attendant le jour où il le jugera définitivement. Si paradoxal que ce soit, Dieu ne veut pas le mal et pourtant le tolère. Il le hait, mais accepte qu'il ait lieu. D'une façon que les hommes ne comprennent pas toujours et qui leur est souvent très mystérieuse, il sait l'utiliser pour que sa volonté se fasse.

Providence et miracles:


Dieu, nous l'avons vu, gouverne le monde en recourant aux causes secondes. Il utilise les lois qu'il a établies et mises en place. Mais il lui arrive aussi de permettre que des choses se réalisent sans que nous puissions les expliquer par les lois de la nature. On dit alors qu'il fait des miracles. C'est ainsi que Jésus a guéri des malades et ressuscité des morts en prononçant simplement un mot. Le rationalisme et les théologiens libéraux ont voulu montrer que ce n'étaient pas de vrais miracles, mais que ces choses pouvaient s'expliquer. Ou bien ils ont affirmé que certains textes de la Bible racontaient réellement des miracles, parce que les gens de l'époque croyaient en la réalité de prodiges, mais qu'ils étaient en cela tributaires de leur époque, qu'il fallait les démystifier. Ces récits, dit-on, sont influencés par la manière de penser de l'époque. Ce qui signifie que nous ne sommes pas tenus de croire en l'inspiration et l'inerrance de la Bible, quand elle relate des miracles.
Ce qui rend la foi aux miracles difficile, c'est le fait qu'ils semblent contraires aux lois de la nature lesquelles sont pour nous intangibles. La théologie répond à cela que le Seigneur n'est pas lié aux lois qu'il a mises en place. En fait, quand il accomplit des miracles, il n'agit pas contre les lois de la nature, mais sans elles. Les miracles sont au-dessus de la nature et la transcendent. Il n'y a pas violation des lois naturelles, comme si Dieu refusait de faire ce qu'il serait tenu de faire, mais activité divine sans recours à elles pour une manifestation supérieure de sa volonté.

Les miracles racontés par la Bible obéissent à une finalité. Ils ont leur raison d'être. Ce ne sont pas de simples exhibitions de pouvoir. La chute dans le péché et la volonté de salut de Dieu les rendent parfois nécessaires. Ils sont signes de puissance, mais aussi de bonté, signes de la rédemption, préfigurations et symboles de la délivrance finale. Aussi est-ce manifestement à certaines époques précises qu'il a plu à Dieu de recourir à eux pour réaliser son plan.

(Wilbert Kreiss, Docteur en Théologie luthérienne, La Petite Dogmatique, édition collection Kreiss. 2013).

mardi 6 novembre 2018

Baptême de Julien HAVASI lors du culte de la Réformation.



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Nous avons eu la joie d’accueillir après un catéchisme pour adulte très intensif notre frère ,Julien Havasi au sein de la communauté des baptisés et des rachetés lors de notre culte de la Réformation 2018(04-11-18). Julien Havasi est officiellement membre communiant de la paroisse à part entière. Il pourra dorénavant participer aux votations au sein de notre petite mission.... 

Que le Seigneur l'accompagne sur le début de sa nouvelle vie en Christ et souhaitons lui le meilleur. Révérend NOYER Vincent

Témoignage du baptisé:

Venant d'un milieu non croyant et donc non pratiquant, j'ai longtemps nié l'existence du Seigneur malgré une connaissance et lecture partielle du Livre.

Sans influence ni invitations autour de moi j'étais voué à redevenir poussière, tout simplement, sans plus rien après.

Mais une soif soudaine de connaissances, une faim de spiritualité m'ont conduit à reconsidérer toute l'existence et la création, jusqu'à ce que la foi m’appelle à croire en Jésus Christ. S'en sont suivis des échanges privés, sans que j'en sois à l'initiative, ces discussions personnelles avec le seigneur ne sont ni l'œuvre de la folie ni celle de l'imagination, mais bien la voix du Saint Esprit.

La création, le Livre, l'Évangile, la Loi Biblique, le Christ et sa résurrection sont incontestablement vrais. 

Je remercie le Seigneur de m'avoir appelé et de m'avoir permis d'être né de nouveau avant de m'enlever à ce monde. Je remercie également toutes mes frères et sœurs qui ont permis que cela se réalise sur le plan physique et terrestre.

L'eau du baptême est remplie d'une force inexplicable, d'une sainteté indescriptible, elle emplit d'une énergie spirituelle jusqu'alors inconnue.

Le Diable a bien essayé de m'induire en erreur par de vives réactions et railleries autour de moi, et c'est avec la philosophie Chrétienne que je les combats.


Gloire au Christ, gloire au Seigneur.