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dimanche 4 novembre 2018

Méditation de la semaine: DIEU: LA SAINTE TRINITÉ.

DIEU: LA SAINTE TRINITÉ
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"Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, trois personnes distinctes en une seule essence et nature divine, sont un seul Dieu qui a créé le ciel et la terre" (Articles de Smalcalde, I, 1).
Tous les chrétiens croient en l'existence de Dieu, d'un Dieu unique. Les juifs aussi, ainsi que les musulmans. Il faut être athée pour prétendre qu'il n'existe pas, ou agnostique pour dire qu'il existe peut-être, mais que ce n'est pas sûr et que de toutes façons on ne peut rien dire à son sujet.
Dieu existe. Le déisme affirme qu'ayant créé le monde, il le laisse vivre et se développer selon les lois qu'il lui a données, agissant comme un horloger qui, ayant fabriqué une montre, en remonte le mécanisme et la laisse faire. Dieu n'a donc pas de contacts avec le monde. Le panthéisme, quant à lui, prétend le contraire, affirme qu'il se confond avec le monde qui émane de lui. Dieu est tout et tout est Dieu. Chaque créature est une parcelle de son être. Quant aux grandes religions monothéistes que représentent le christianisme, le judaïsme et l'islam, elles sont des religions théistes: elles affirment que Dieu est à la fois distinct de ce monde et qu'il agit en lui. Il est une personne douée de sentiments avec laquelle on peut entrer en relation, à qui on peut notamment adresser des prières et demander d'agir, qu'on peut invoquer et adorer. Christianisme, judaïsme et islam sont d'autre part des religions monothéistes. Elles affirment l'existence d'un Dieu unique. Elles ne démontrent pas son existence, mais la confessent, précisant que Dieu se révèle de deux façons, dans la nature et dans un livre sacré, la Bible pour le christianisme, l'Ancien Testament pour le judaïsme et le Coran pour l'islam. Et pourtant, comme nous allons le voir, le Dieu des chrétiens n'est pas le même que celui des juifs ou des musulmans. Ils croient en effet en un Dieu trinitaire, adorent un Dieu unique, mais qui est Père, Fils et Saint-Esprit.
Dieu est un être majestueux que l'homme ne peut pas approcher. La Bible dit qu'il "habite une lumière inaccessible" (1 Timothée 6:16), si bien que l'homme ne peut pas pénétrer ses pensées: "Prétends-tu sonder les pensées de Dieu, parvenir à la connaissance parfaite du Tout-Puissant?" (Job 11:7). "A qui voulez-vous comparer Dieu? Et quelle image ferez-vous son égale?" (Esaïe 40:18). Et pourtant il peut être connu de l'homme. S'adressant à son Père dans la prière dite sacerdotale, Jésus lui dit: "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ... J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde" (Jean 17:3.6). Nous connaissons le Seigneur dans la mesure où il se fait connaître et se révèle à nous. Comme cette révélation, bien que suffisante pour le salut, est partielle, notre connaissance l'est aussi, ce qui fait dire à l'apôtre Paul: "Nous connaissons en partie... Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face. Aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu" (1 Corinthiens 13:9.12).
Il existe une double révélation de Dieu. L'une est générale en ce que tous les hommes y ont accès, et naturelle en ce qu'elle a lieu dans le domaine de la nature. L'autre, au contraire, est dite spéciale et surnaturelle. Surnaturelle, parce qu'il a fallu pour cela une intervention particulière de Dieu qui a décidé d'adresser la parole aux hommes en se servant de prophètes, de son Fils Jésus et d'apôtres. Spéciale, parce qu'elle ne touche que ceux qui lisent la Bible ou entendent l'Evangile.


1. DIEU SE RÉVÈLE DANS LA NATURE
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La connaissance naturelle de Dieu est la conviction innée à la raison humaine qu'il existe un Dieu souverain qui a créé le monde et le gouverne avec sagesse, toute-puissance et justice. Elle se fonde sur la contemplation de ses oeuvres et sur la voix de la conscience.

Le témoignage de la création:

L'apôtre Paul dit des païens de son époque, mais c'est vrai de ceux de tous les temps: "La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l'oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres" (Romains 1:18-21). C'est un constat terrible. L'apôtre accuse les païens de s'être détournés de la foi en un Dieu unique pour sombrer dans le polythéisme. En cela ils sont inexcusables, parce que le Créateur souverain de l'univers s'est révélé à eux. S'ils avaient eu des yeux pour contempler les merveilles de l'univers, leur coeur aurait été rempli d'adoration et ils ne se seraient pas inventé une foule d'idoles. En effet, "les cieux racontent la gloire de Dieu et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains" (Psaume 19:1). La nature est un livre qui proclame la grandeur du Créateur.
D'autre part, Dieu gouverne le monde avec sagesse et bonté. Il renouvelle chaque jour, en faveur des hommes et des bêtes, les miracles de la création, "en vous faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture en abondance et en remplissant vos coeurs de joie" (Actes 14:17). "Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes" (Matthieu 5:45). "Il n'est pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes 17:26-28).
Au commencement de toutes choses il avait créé le monde à partir de rien, par un seul effet de sa volonté. Il continue de créer et gouverne le monde, mais il se sert maintenant de ce qu'on appelle les "causes secondes". Il s'est servi de nos parents pour nous donner la vie, il se sert d'un grain de blé et du travail du cultivateur pour faire croître un épi, de la science des médecins et du pouvoir de certaines substances naturelles ou chimiques pour guérir les malades. On dit par contre qu'il y a miracle, quand il agit sans les causes secondes et contrairement aux lois de la nature.

Le témoignage de la conscience:

Enfin, Dieu nous parle par la conscience. Saint Paul constate que les païens "qui n'ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi" et en conclut qu'ils sont "une loi pour eux-mêmes. Ils montrent que l'oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage et leurs pensées s'accusant et se défendant tour à tour" (Romains 2:14.15). Il existe donc une connaissance naturelle de la volonté de Dieu, en ce sens que tout homme sait par nature qu'il ne faut pas voler, tuer, frauder, commettre adultère ou vivre dans le mensonge et la fausseté. Il n'a pas besoin qu'on le lui enseigne, car sa conscience le lui dit et son entourage le lui rappelle au besoin. C'est pourquoi il existe ce qu'on appelle la justice civile: un homme est capable de lui-même d'être un mari attentionné, un père responsable, un citoyen intègre et honnête. Il en a les moyens et n'a pas besoin pour cela d'être un croyant, d'avoir été régénéré par le Saint-Esprit.
Nous nous empressons d'ajouter que la voix de la conscience peut se faire de plus en plus faible, jusqu'à s'éteindre. Elle peut aussi se tromper, disculper l'homme quand il agit mal. L'homme peut aussi refuser de l'écouter, bien qu'elle soit claire et distincte. Enfin, il peut s'imaginer qu'il satisfait à toutes les exigences de la justice divine, qu'il est donc en règle avec le Seigneur et capable de faire son salut. Tout cela parce que le péché règne dans le monde et dans le coeur de chaque individu. C'est dire que la connaissance que l'homme a de Dieu en écoutant la voix de sa conscience, comme celle qui lui vient de la nature, est bien imparfaite et tout à fait insuffisante. Elle ne permet pas d'entrer en communion avec le Seigneur et de vivre en relation avec lui, car elle ne nous dit pas ce qu'il pense de nous et quelles sont ses intentions à notre égard. Elle ne nous dit surtout pas comment Dieu réagit quand il voit l'homme dans son péché. Il faut pour cela une autre révélation divine dont nous parlerons plus loin.



Les "preuves" de l'existence de Dieu:

On a souvent parlé de "preuves" de l'existence de Dieu, mais c'est un terme qu'il vaudrait sans doute mieux ne pas employer. L'existence de Dieu en effet ne se prouve pas. Quelqu'un a dit un jour: "La foi ne se prouve pas, elle s'éprouve. Elle n'a pas besoin de preuves, mais d'épreuves". D'ailleurs si ces preuves en étaient vraiment, il n'y aurait pas d'athées dans le monde. Or il y en a, même si les vrais athées sont sans doute moins nombreux qu'on ne le pense. Ni la nature, ni la conscience, ni même la Bible ne démontrent que Dieu est là. Par contre, elles l'attestent. La création et la nature montrent Dieu en quelque sorte du doigt et proclament sa puissance. Mais le Dieu qu'elles montrent est en fait le Dieu caché, comme disait Luther, et non le Dieu révélé. Un Dieu qui ne dévoile que certaines de ses facettes. Un Dieu souvent bien déroutant aussi dans la façon dont il gouverne le monde et en qui l'homme n'ose guère croire, dont il nie en tout cas bien souvent la puissance, la justice et la bonté.
La foi chrétienne ne se fonde donc pas sur les "preuves" de l'existence de Dieu, mais sur sa révélation dans la Bible et sur elle seule. Elle n'a pas besoin d'autre chose. Cependant, comme nous l'avons vu, Dieu lui-même nous invite dans sa Parole à voir dans la nature des témoignages de son existence. Ces "preuves" sont donc là pour nous confirmer dans notre conviction qu'il existe un Dieu dans le ciel qui est à l'origine de toutes choses et qui gouverne l'univers. Grâce à elles aussi, les chrétiens dans leur témoignage et les missionnaires en particulier n'ont pas à démontrer à ceux qui les écoutent que Dieu existe, car la plupart d'entre eux le croient, même s'ils ont à son sujet de fausses notions. C'était même le cas dans l'Antiquité. Des penseurs comme Xénophon, Cicéron, Sénèque croyaient en l'existence d'un Dieu unique, sans avoir jamais eu de Bible en main.
On distingue les preuves suivantes:

  • La preuve historique ou ethnologique qui constate que la foi en une cause première, en une divinité, est universelle, qu'on la rencontre sous toutes les latitudes et dans toutes les nations, et qui en conclut qu'il existe vraiment.

  • La preuve cosmologique, selon laquelle chaque chose en ce monde a une origine. Il n'y a pas de montre sans horloger et donc pas d'univers sans Créateur.

  • La preuve téléologique, d'un mot grec qui signifie fin, but. Elle argumente avec la conviction que le monde a été créé de façon harmonieuse et que tout y poursuit un but. Cf. par exemple l'équilibre biologique. Ce ne peut être le produit du hasard, mais il faut pour cela une intelligence suprême.

  • La preuve ontologique qui opère de la façon suivante: L'homme a l'intuition d'un être absolument parfait. Il faut donc que cet être existe.

  • La preuve morale: L'homme le plus déchu est encore sous l'influence de la loi. C'est donc qu'il est soumis à un être supérieur qui la lui a inscrite dans le coeur. D'autre part, il y a beaucoup d'injustices dans ce monde, des méchants qui triomphent et à qui tout réussit, et des gens honnêtes et bons qui souffrent. Il faut donc qu'un jour les balances soient rééquilibrées, qu'il y ait un Dieu pour juger le monde avec justice.
Après avoir été discréditées par de nombreux philosophes, ces "preuves" de l'existence de Dieu trouvent de nos jours un regain de faveur, ce qui semble indiquer qu'elles ne sont pas entièrement dénuées de valeur. Pour le croyant, cependant, elles sont des témoignages beaucoup plus que des preuves. Elles montrent en particulier que la foi en un Dieu n'est pas aussi irrationnelle que cela, qu'il faut au contraire "beaucoup de foi pour être athée", qu'il est sans doute plus déraisonnable de nier l'existence de Dieu que de croire en lui.


2. DIEU SE RÉVÈLE DANS LA BIBLE
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Le christianisme est monothéiste. Cela signifie que le chrétien croit par définition en un seul Dieu. Mais celui-ci se manifeste et le chrétien l'adore en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Dieu est un:
L'Ecriture Sainte révèle qu'il y a un seul Dieu. C'est la doctrine de l'unicité de Dieu, un thème qui revient très souvent dans l'Ancien Testament. Le Seigneur en effet s'était révélé à Israël comme un Dieu jaloux, qui ne voulait pas partager son honneur avec les idoles: "Ecoute, Israël! L'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel" (Deutéronome 6:4). L'apôtre Paul fait écho à cette phrase, quand il écrit: "Nous savons qu'il n'y a point d'idole dans le monde et qu'il n'y a qu'un seul Dieu" (1 Corinthiens 8:4). Cf. encore, dans l'Ancien Testament, les textes qui dénoncent le culte des idoles et montrent qu'il est insensé de vénérer des images taillées représentant des dieux qui n'existent pas (Esaïe 41:1-10; Jérémie 10:1-16).
C'est pourquoi le 1° Commandement demande qu'on n'ait pas d'autre Dieu que Yahvé. C'est lui, et lui seul, qu'il faut aimer de tout son coeur, de toute son âme et de toutes ses pensées. Quand l'apôtre Paul faisait de la mission parmi les païens de son temps, il leur disait: "Vous apportant une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant qui a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve" (Actes 14:15). Il existe encore d'autres religions monothéistes que le christianisme. C'est le cas du judaïsme et de l'islam. Mais le Dieu qu'on y vénère, bien qu'il ait des points communs avec celui du christianisme, n'est pas le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Ces religions ne sont donc pas des chemins vers le ciel, puisqu'il n'y a pas de salut en dehors de Jésus-Christ (Jean 14:6; Actes 4:12).


Dieu est trine:

Il est un, mais il existe en trois personnes. La Trinité, à défaut d'être clairement révélée dans l'Ancien Testament, y est évoquée de façon mystérieuse et voilée. C'est ainsi, par exemple, que le nom hébreu 'èlohîm, qui signifie Dieu, est un pluriel, tandis que le verbe qu'il gouverne est toujours au singulier. C'est le cas chaque fois que le terme est employé. Chose étrange aussi, il arrive que Dieu parle de lui-même à la première personne du pluriel, quand il dit par exemple: "Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance" (Genèse 1:26). "Voici l'homme est devenu comme l'un de nous" (Genèse 3:22). "Allons, descendons et confondons leur langage" (Genèse 11:7). Ce sont là sans doute autant d'allusions à l'existence de plusieurs personnes en Dieu.
On pourrait citer aussi tous les textes qui présentent le Messie à venir comme Dieu et en font une personne distincte du Père: "L'Eternel m'a dit: Tu es mon fils, je t'ai engendré aujourd'hui" (Psaume 2:7). "Tu aimes la justice et tu hais l'iniquité. C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint d'une huile de joie" (Psaume 45:8). "Parole de l'Eternel à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied" (Psaume 110:1). "Voici une vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel" (Esaïe 7:14). "Un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule. On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix" (Esaïe 9:5).
Par ailleurs il est souvent question dans la Genèse de l'Ange de l'Eternel (il vaudrait mieux traduire: "l'Envoyé" de l'Eternel) qui parle de lui comme s'il était Dieu, si bien que les théologiens ont traditionnellement vu en lui une évocation du Messie (Genèse 16:7-13; 21:17-19; 31:11-13).
Tout cela est bien mystérieux. Ce sont des allusions plus qu'autre chose, mais elles sont là, et ce qui reste dans l'Ancien Testament couvert d'un voile, devient dans le Nouveau une révélation claire et nette. Il existe par exemple ce qu'on appelle des formules trines ou trinitaires, telles que: "Allez, faites de toutes les nations de disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit" (Matthieu 28:18). "Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous" (2 Corinthiens 13:13). La Trinité s'est révélée lors du baptême du Christ (Matthieu 3:16.17). Elle est évoquée encore dans les textes suivants: Luc 1:35; Jean 15:26; 1 Corinthiens 12:4-7; 15:26; 1 Pierre 1:1.2, etc.
On n'oubliera pas tous les textes qui affirment la divinité du Christ ou qui lui attribuent des propriétés et des oeuvres divines. En effet, si Jésus-Christ est vrai Dieu et que Dieu est un, il est de la même essence que lui, tout en étant distinct de lui. Parmi les textes les plus importants, nous citerons les suivants, tout en renvoyant au chapitre correspondant dans la christologie: "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu" (Jean 1:1). "Ce n'est point pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu" (Jean 10:33). "Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu!" (Jean 20:28). "En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité" (Colossiens 2:9). "C'est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle" (1 Jean 5:20). Cf. encore Jean 1:18; 5:18; Romains 9:4.5; Philippiens 2:5.6. 1 Timothée 3:16; Hébreux 1:8.9.
La divinité du Saint-Esprit, moins abondamment évoquée dans l'Ecriture, est attestée par les textes qui parlent du croyant comme d'un temple du Saint-Esprit ou d'une habitation de Dieu (1 Corinthiens 3:16; 6:19; Ephésiens 2:21.22). Dire que le croyant est un temple du Saint-Esprit, c'est dire que celui-ci habite en lui tel Dieu dans son sanctuaire. Mentir au Saint-Esprit, c'est mentir à Dieu, dit encore l'apôtre Pierre (Actes 5:3.4). D'autre part, les formules trinitaires telles que Matthieu 28:19 juxtaposent Père, Fils et Saint-Esprit, leur attribuant la même essence divine. Enfin, la Bible confère au Saint-Esprit des attributs divins comme l'éternité (Hébreux 9:14), l'omniscience (1 Corinthiens 2:10), le droit à notre vénération (1 Corinthiens 6:19; Ephésiens 4:30; Marc 3:29). Ce sont là autant de façons, directes ou indirectes, d'affirmer que le Saint-Esprit est Dieu.
Dieu est donc à la fois un et trine. Un, parce qu'il n'y a qu'un Dieu, et trine, parce qu'il se manifeste et existe en trois personnes. Ce ne sont pas de simples façons différentes de se révéler, mais des personnes distinctes. Seul le Fils s'est incarné et est mort sur la croix. La Bible dit aussi que le Fils adressa des prières à son Père et que celui-ci l'exauça. Ou bien Jésus dit à ses disciples qu'il allait leur envoyer le Consolateur, l'Esprit Saint qui leur rappellerait tout ce qu'il leur avait enseigné. Père, Fils et Saint-Esprit agissent de façon indépendante. La raison humaine voudrait en conclure qu'étant tous les trois Dieu, ils sont trois Dieux. Mais il n'en est rien. Ce mystère ne s'explique pas. La théologie se contente de dire qu'ils ont tous les trois la même essence ou substance divine. Dieu existe tout entier en chacun d'eux. Elle parle aussi d'identité d'essence, d'homoousie: les trois personnes participant à la même essence divine, le Fils est consubstantiel au Père et au Saint-Esprit, et le Saint-Esprit consubstantiel au Père et au Fils.
Père, Fils et Saint-Esprit diffèrent cependant entre eux de la manière suivante: le Fils a été engendré par le Père de toute éternité: "Je publierai le décret: L'Eternel m'a dit: Tu es mon Fils! Je t'ai engendré aujourd'hui" (Psaume 2:7), un texte qu'Hébreux 1:5 applique directement au Christ. L'expression "engendrer" affirme qu'il existe entre eux les relations qui unissent un Père à son Fils. D'autre part, le Saint-Esprit est dit procéder du Père et du Fils (Jean 15:26). Et pourtant, le Fils et le Saint-Esprit son co-éternels au Père! C'est toujours le même mystère que nous ne pouvons pas élucider, mais que les chrétiens adorent humblement.
Ce mystère a soulevé des questions et des oppositions qui ont laissé des traces dans l'histoire de l'Eglise, et fait naître de fausses doctrines dont certaines sont encore professées de nos jours. Certains Pères de l'Eglise, par exemple, ont enseigné ce qu'on appelle le subordinatianisme. Ils disaient que le Fils est Dieu dans un sens second, et le Saint-Esprit au troisième sens du terme, autrement dit que le Fils est dans sa divinité inférieur au Père, et le Saint-Esprit inférieur au Fils. C'est une erreur. On est Dieu ou on ne l'est pas. Il n'existe pas plusieurs degrés de divinité. Si la Bible dit que Jésus-Christ était soumis à son Père, c'est pour deux raisons qui n'affectent pas sa divinité: premièrement, parce que Jésus n'est pas seulement Dieu, mais aussi homme, et ensuite parce qu'il s'est laissé confier une mission et que, dans le cadre de cette mission, il fallait qu'il accomplisse la volonté de son Père.
D'autres théologiens, et c'est encore plus grave, ont enseigné le modalisme. Selon cette doctrine, Père, Fils et Saint-Esprit ne sont pas trois personnes distinctes, mais trois façons différentes de se manifester. Il n'existe donc qu'une personne divine, mais elle se révèle et se comporte tantôt en Père, tantôt comme Fils et tantôt comme Saint-Esprit. Et si Dieu s'est comporté à un moment donné comme Fils, celui-ci ne s'est pas réellement et définitivement incarné. Il s'est contenté de se comporter en homme ou d'avoir les apparences d'un homme. C'est une autre fausse doctrine qu'on appelle le docétisme.
Une autre erreur est entrée dans l'histoire des dogmes sous le nom de monarchianisme dynamique. Elle consiste à enseigner que Jésus était un simple homme, mais un homme en qui Dieu a agi de façon tellement extraordinaire qu'on a pu à juste titre l'appeler Dieu. Le Saint-Esprit de même n'est pas une personne, mais une force émanant de Dieu qui agit dans tous les croyants, d'une façon plus forte encore chez les prophètes, et d'une manière toute particulière et unique en son genre en Jésus-Christ.
Enfin, un prêtre du nom d'Arius (256-336) donna son nom à l'hérésie qu'on appelle l'arianisme selon laquelle Jésus, bien qu'il soit appelé Fils de Dieu, n'était pas vrai Dieu ni éternel. Il fut un temps où il n'existait pas, mais Dieu le créa avant de créer le ciel et la terre. Cet être mi-divin et mi-angélique prit un corps humain (mais n'avait pas d'âme humaine!) et racheta les hommes non pas en mourant à leur place, mais en leur montrant comment, en tant qu'êtres libres, ils pouvaient choisir le bien et devenir ainsi à leur tour fils de Dieu.
Ce sont là autant de doctrines qui s'efforcent de préserver l'unicité de Dieu, mais aux dépens de la trinité. Autant de façons différentes de dire que Jésus-Christ et le Saint-Esprit ne sont pas véritablement Dieu. Elles doivent donc être combattues avec ténacité par la Parole de Dieu, car la doctrine de la Trinité, même si le terme ne figure pas dans la Bible, est un article fondamental de la foi chrétienne sans lequel personne ne peut être sauvé.


3. LES NOMS ET ATTRIBUTS DE DIEU

Les noms de Dieu:

Dieu porte dans la Bible un certain nombre de noms qui nous aident à mieux comprendre qui il est. Le plus courant en hébreu est le terme 'èlohîm, qui provient, pense-t-on, d'un verbe exprimant chez les nomades le geste du jeune chameau qui, à l'approche de l'orage, va se réfugier auprès de sa mère et se frotter contre elle. Dieu est notre refuge, celui qui nous protège en tout temps.
Il s'appelle encore hèl'jôn, qui signifie le Très-Haut, celui qui est élevé au-dessus de toutes choses, terme qui exprime sa souveraineté et sa gloire (Nombres 24:16; Psaume 7:18; 46:5; Esaïe 14:14).
Ou bien 'él schaday, le Tout-Puissant (Genèse 49:25; Nombres 24:4.16; Ruth 1:20.21; Psaume 68:15). Il est le Créateur souverain de toutes choses, celui à qui tout appartient et qui gouverne l'univers avec majesté et puissance.
Il s'appelle encore 'adonây, Seigneur, titre dérivé d'un verbe qui signifie juger, gouverner.
Le titre divin le plus important et le plus caractéristique est sans doute celui de yahwéh, qui signifie "celui qui est". "Je suis celui qui suis", avait-il répondu à Moïse qui lui demandait qui il était (Exode 3:14). Le terme affirme que Dieu est de tout temps, que personne ne lui a donné la vie, qu'il est le même hier, aujourd'hui et éternellement, immuable et fidèle. Donc, et c'est le sens profond du mot, le Dieu de l'alliance qui ne renie pas ses promesses, mais reste fidèle à ses engagements, celui à qui on peut faire confiance. En un mot, le Dieu Sauveur. Yahvé est le nom propre de Dieu. Il est seul à le porter (Exode 15:3; Psaume 83:19; Osée 12:6; Esaïe 42:8).


Les attributs de Dieu:


Dieu possède des attributs ou qualités qui lui sont propres. Il est seul à les posséder ou bien, si les hommes les possèdent également, il les détient à un degré infiniment supérieur. Ils atteignent chez lui la perfection. On distingue généralement entre les attributs qui le caractérisent tel qu'il est en lui-même et ceux qui le décrivent dans ses relations avec le monde et surtout les hommes.
Dieu est la vie. Il possède la vie en lui-même. Personne ne la lui a donnée et personne ne la lui prendra. "Je suis celui qui suis", avait-il dit à Moïse (Exode 3:14). "Le Père a la vie en lui-même" (Jean 5:26). "Dieu seul possède l'immortalité" (1 Timothée 6:16). "C'est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle" (1 Jean 5:20). Aussi est-il le seul à pouvoir donner la vie.
Dieu est infini. Il n'a pas de limite, mais possède et fait tout à la perfection. C'est une autre façon de dire qu'il est sublime; "L'Eternel est grand et très digne de louange, et sa grandeur est insondable" (Psaume 145:3). "Prétends-tu sonder les pensées de Dieu, parvenir à la connaissance parfaite du Tout-Puissant? Elle est aussi haute que les cieux. Que feras-tu? Plus profonde que le séjour des morts. Que sauras-tu?" (Job 11:7.8). Aussi mérite-t-il respect et crainte, vénération et honneur.
Il est unique, comme nous l'avons vu ci-dessus. "Ecoute, Israël! L'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel" (Deutéronome 6:4). "Nous savons qu'il n'y a point d'idole dans le monde et qu'il n'y a qu'un seul Dieu" (1 Corinthiens 8:4). Cf. encore, dans l'Ancien Testament, les textes qui dénoncent le culte des idoles et montrent qu'il est insensé de vénérer des images taillées représentant des dieux qui n'existent pas (Esaïe 41:1-10; Jérémie 10:1-16). Il veut donc seul être adoré, comme il l'affirme dans le 1° Commandement.
Dieu est éternel et immuable: "C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel, qui a créé les extrémités de la terre" (Esaïe 40:28). "Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses créé la terre et le monde, d'éternité en éternité tu es Dieu" (Psaume 90:2). "Tu restes le même et tes années ne finiront point" (Psaume 102:28). "Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s'éloignera pas de toi et mon alliance de paix ne chancellera point" (Esaïe 54:10). "Dieu n'est point un homme pour mentir, ni fils d'homme pour se repentir. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu'il a déclaré, ne l'exécutera-t-il pas?" (Nombres 23:19; cf. encore Psaume 33:11; 90:2.4; 102:26.27; Proverbes 19:21; Esaïe 54:10; Romains 16:25.26, etc.). Son immutabilité est garante de sa fidélité à ses engagements. Cela signifie qu'il châtie les impies, comme il l'a déclaré, et bénit conformément à ses promesses, protège, secourt et sauve ceux qui mettent en lui leur confiance. Les croyants fondent sur elle la certitude qu'il les entend et les exauce.
Dieu est omniprésent. Il est partout à la fois, et rien ne lui échappe: "Quelqu'un se tiendra-t-il dans un lieu caché, sans que je le voie? dit l'Eternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre? dit l'Eternel" (Jérémie 23:24). "Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es. Si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira" (Psaume 139:7-10; cf. encore 1 Rois 8:27; Matthieu 28:20; Actes 7:48-50; 17:24.27). Il n'y a pas d'endroit en cet univers où le Seigneur ne soit pas et où on puisse échapper à son regard. C'est un avertissement pour le pécheur, mais aussi une source de consolation pour le chrétien souffrant, en détresse ou en danger et qui espère en son secours.
Dieu est omniscient, ce qui signifie qu'il sait tout. "L'Eternel est un Dieu qui sait tout et par lui sont pesées toutes les actions" (1 Samuel 2:3). "Dieu connaît les coeurs" (Actes 15:8). "Dieu est plus grand que notre coeur et il connaît toutes choses" (1 Jean 3:20).Il connaît donc aussi notre avenir et le tient dans ses mains. Pourquoi, dès lors, avoir peur du lendemain? Il connaît également les coeurs contrits et tout ce qui fait souffrir les siens. Aussi sait-il de quelles forces ils ont besoin et subvient-il à leurs faiblesses.
Dieu est sage. Il est "seul sage" (Romains 16:27). Ses jugements "sont insondables et ses voies incompréhensibles" (Romains 11:33). "Que tes oeuvres sont en grand nombre, ô Eternel! Tu les as toutes faites avec sagesse" (Psaume 104:24). S'il est sage, il sait ce qui contribue à notre bonheur. Il sait que faire pour nous délivrer et nous sauver.
Il est encore amour. La Bible ne dit pas simplement qu'il aime ou qu'il a de l'amour dans le coeur, mais qu'il est amour (1 Jean 4:8), ce qui revient à dire qu'il aime d'une façon parfaite, au point qu'il se confond avec l'amour. La Bible ne se lasse pas d'en parler. Sa miséricorde et sa grâce, ce sentiment que son amour lui inspire quand il voit les hommes dans leur misère, sont au centre de l'Evangile. Celui-ci est admirablement résumé dans cette phrase du Christ: "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3:16). Comment dire en une phrase les leçons, les encouragements, les consolations, mais aussi les appels à la foi et à l'obéissance que nous pouvons tirer de son amour?
Mais il est aussi saint et juste. "Saint, saint, saint est l'Eternel. Toute la terre est pleine de sa gloire" (Esaïe 6:3). L'expression signifie dans un premier temps qu'il est tout à fait à part, entièrement différent des hommes, sublime et parfait en toutes choses. Parfait aussi en ce sens qu'il déteste le mal et hait l'iniquité. Dire qu'il est juste, c'est affirmer qu'il ne peut pas laisser le péché impuni. Il a promis de le punir et le punit donc, tôt ou tard. Inversement, il a promis de secourir et de délivrer les siens, de les bénir et de les sauver. "L'Eternel est juste, il aime la justice" (Psaume 11:7). Il est donc de la justice de Dieu de pardonner à tous ceux qui se confient en lui et de leur accorder au nom du Christ la vie éternelle. C'est pourquoi la Bible dit que "l'Evangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit..., parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par la foi" (Romains 1:16.17). Cf. encore Deutéronome 32:4; Psaume 92:16; Esaïe 46:13; 51:5; 59:17; Romains 3:25.26; 2 Thessaloniciens 1:5.6, etc.
Dieu est encore véridique. Il ne ment pas, dit la vérité et n'oublie pas ses promesses. Il est donc crédible, ce qu'affirme aussi sa fidélité. "Que Dieu, au contraire, soit reconnu pour vrai et tout homme pour menteur" (Romains 3:4). "Il est impossible que Dieu mente" (Hébreux 6:18). Si Dieu est véridique, sa Parole est la vérité, comme la Bible ne cesse de le répéter: "Seigneur, tes paroles sont vérité" (2 Samuel 7:28). "Le fondement de ta parole est la vérité" (Psaume 119:160). "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira" (Jean 8:31.32). La Bible n'induit pas en erreur. Tout ce qu'elle dit est vrai. Elle mérite notre confiance.

Enfin, Dieu est omnipotent ou tout-puissant. Il lui suffit de parler, pour que sa volonté se fasse: "Il dit, et la chose arrive. Il ordonne, et elle existe" (Psaume 33:9). "Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu'il veut" (Psaume 115:3). "Rien n'est impossible à Dieu" (Luc 1:37). La toute-puissance de Dieu ou du Christ est pour le croyant source de confiance. Le Seigneur veut non seulement son bien temporel et éternel, mais il est aussi parfaitement capable de le lui procurer. Sa volonté n'est pas seulement bonne, mais il est aussi en tout temps en mesure de l'accomplir. Et cela dans les situations les plus désespérées.

(Wilbert Kreiss, Docteur en Théologie luthérienne, La Petite Dogmatique, édition collection Kreiss. 2013).