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dimanche 16 décembre 2018

Méditation de la semaine:JÉSUS-CHRIST: SA PERSONNE ET SON OEUVRE 04.

JÉSUS-CHRIST: SA PERSONNE ET SON OEUVRE (Partie n°4).
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4. JÉSUS-CHRIST SACRIFICATEUR
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La Bible présente le mystère de l'oeuvre du Christ en un langage emprunté à la vie religieuse, sociale et politique de l'époque. Elle parle tantôt de sacrificateur, de sacrifice et de victime, tantôt de rachat ou de rédemption, tantôt de réconciliation et de paix.

Sacrifice expiatoire:

Dire que Jésus-Christ est sacrificateur ou souverain sacrificateur, c'est croire que le sacerdoce institué par Moïse préfigurait son oeuvre. Dieu avait fait mettre en place tout un système sacrificiel (holocaustes, sacrifices d'expiation, de culpabilité, d'actions de grâces) destiné à obtenir le pardon. Ces sacrifices étaient apportés au nom du peuple par les sacrificateurs issus de la famille d'Aaron. Ils rappelaient à Israël que son Dieu avait horreur du péché, que celui-ci entraînait la mort du pécheur, mais que dans sa bonté, le Seigneur autorisait le coupable à offrir à sa place une victime qui devait être un animal sans défaut et sans tache. Tout cela cependant ne faisait que préfigurer l'oeuvre que le Christ allait accomplir en son temps. Il est bien évident, en effet, que les sacrifices d'animaux "ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte" (Hébreux 9:9). Son sang qui n'est pas celui de boucs et de veaux a obtenu "une rédemption éternelle" (Hébreux 9:12). Ce que les victimes animales de l'ancienne alliance n'ont pu réaliser, Jésus l'a donc fait en se sacrifiant pour le monde.
Jésus est à la fois sacrificateur et victime. Sacrificateur, il l'est pour toujours (Hébreux 5:6). A la différence de ses prédécesseurs dans l'ancienne alliance, il est un sacrificateur saint et innocent (Hébreux 7:26). Il est entré non dans un tabernacle fait de main d'homme, mais dans le tabernacle céleste (Hébreux 8:1; 9:24). Et cela, après avoir offert un seul sacrifice. Il n'avait pas à le renouveler ni à en apporter un pour lui-même avant d'en apporter pour le peuple, car il est saint et son sacrifice fut parfait (Hébreux 9:25-28).
Jésus a été aussi victime. Il s'est "offert lui-même sans tache à Dieu" (Hébreux 9:14), s'est "livré" à Dieu pour nous (Galates 2:20; Ephésiens 5:2). La Bible l'appelle "victime expiatoire" (Romains 3:25; 1 Jean 2:2; 4:10). Il s'agissait pour lui d'expier les péchés des hommes.
Rédemption et réconciliation:
L'Ecriture Sainte parle encore de rédemption, quand elle déclare que "nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés" (Ephésiens 1:7), que nous avons été "rachetés par le sang précieux de Christ comme d'un agneau sans défaut et sans tache" (1 Pierre 1:18). Ailleurs il est dit que nous avons été "délivrés de nos péchés par son sang" (Apocalypse 1:5), que Jésus s'est "acquis" l'Eglise par son sang (Actes 20:28), que ce sang a été répandu pour la rémission de nos péchés (Matthieu 26:28), qu'il a donné sa vie en rançon pour beaucoup d'hommes (Matthieu 20:28). Il s'agissait donc de les délivrer du péché, de la mort et du pouvoir de Satan.
Enfin, il est question de réconciliation. "Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses" (2 Corinthiens 5:19). "Lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils" (Romains 5:10). C'est ainsi que le Christ a fait la paix entre Dieu et le monde (Romains 5:1). Il est notre paix, comme le dit l'apôtre (Ephésiens 2:14). Il nous donne sa paix (Jean 14:27), en lui nous avons la paix (Jean 16:33).

Satisfaction vicaire:

Tout cela revient à affirmer que Jésus a par son obéissance satisfait à la justice divine, qu'il a fait ce qu'elle exigeait et qu'il l'a fait pour nous. C'est le sens de ce terme qui, nous le reconnaissons, n'est pas biblique, mais qui décrit bien ce que, selon la Bible, Jésus a fait.
L'Ecriture Sainte affirme en effet: "Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi et ne le met pas en pratique" (Deutéronome 21:23; Galates 3:10). Tous sont "sous l'empire du péché" (Romains 3:9), le monde entier est "coupable devant Dieu" (Romains 3:19). "Le salaire du péché est la mort" (Romains 6:23). La condamnation a frappé tous les hommes (Romains 5:12). Nous sommes tous par nature des "enfants de colère" (Ephésiens 2:3). En d'autres termes, la Loi de Dieu demande une vie sainte, sans péché, parfaitement juste: "Vous serez saints, car je suis saint, moi l'Eternel votre Dieu" (Lévitique 19:2; 1 Pierre 1:16). Il ne suffit pas de faire de son mieux. L'obéissance doit être totale, parfaite. La justice de Dieu en effet exige le châtiment du pécheur, et celui-ci n'est rien moins que la mort et la condamnation éternelle. La situation de l'homme est donc désespérée, sans issue. Depuis la chute, personne n'est à la hauteur des exigences divines. Nous méritons tous d'être abandonnés par Dieu et livrés aux peines éternelles.
Mais c'est là que le Seigneur, dans sa miséricorde, est intervenu. Jésus s'est fait notre médiateur (1 Timothée 2:5). Le Fils de Dieu s'est incarné, est devenu le frère des hommes et a accompli la loi à leur place (Matthieu 5:17). "Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la Loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la Loi" (Galates 4:4). Sa vie n'a été qu'obéissance parfaite (Jean 6:38; Romains 5:18.19), sainteté et justice. C'est ce qu'on appelle son obéissance active, car tout cela, il l'a fait pour les hommes, pour pallier leurs désobéissances et leurs péchés. Quant à son obéissance dite passive, elle consiste en ce qu'il a accepté d'être châtié à la place des hommes. L'enseignement de la Bible est très clair et formel à ce sujet.
Elle affirme deux choses: Premièrement que Dieu lui a imputé nos péchés, qu'il "a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous" (Esaïe 53:6), qu'il l'a fait "devenir péché pour nous" (2 Corinthiens 5:21), qu'il a "porté nos péchés en son corps sur le bois" (1 Pierre 2:24). Dieu l'a donc tenu pour responsable des péchés commis par les hommes. Ensuite la Bible enseigne qu'il l'a frappé pour les péchés qu'il portait et qu'il n'avait pas commis lui-même: "Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous" (Galates 3:13). "Ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé, et nous l'avons considéré comme frappé de Dieu et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris... L'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous" (Esaïe 53:4.5.6). "Christ a souffert une fois pour nos péchés, lui juste pour les injustes" (Pierre 3:18). Dieu l'a abandonné sur la croix comme le pire des coupables (Matthieu 27:46). Cf. encore Romains 4:25; 5:6-8; 8:32; Galates 1:4; Hébreux 2:9; 9:28; 1 Pierre 2:24; Jean 1:29, etc.
De tout temps, cet enseignement de l'Ecriture Sainte s'est heurté à l'opposition des hommes. Les arguments sont les suivants: Comment, Dieu est dur et intransigeant au point d'exiger la mort et la condamnation éternelle du pécheur? Il a une telle soif de justice qu'il exige le châtiment, et un châtiment terrible? Ne peut-il pas pardonner sans cela? Et pourquoi accepte-t-il la mort d'un innocent? Depuis quand un innocent peut-il payer pour les coupables? Et on pourrait rallonger la liste des questions... Alors certains ont voulu vider la mort du Christ de toute notion de châtiment et d'expiation pour ne voir en elle qu'une simple démonstration d'amour. D'autres ont prétendu que Jésus n'est mort que pour donner un exemple, pour montrer aux hommes jusqu'où doit aller l'obéissance à Dieu. D'autres enfin n'ont pas hésité à dire que sa mort n'était qu'un accident, qu'il avait été victime de ses idées, pour avoir défendu des opinions que son peuple n'a pas acceptées, etc. La doctrine de la Bible est, dit-on, d'un autre âge. On ne peut plus se représenter Dieu de cette façon. Mais l'apôtre Paul en était déjà conscient, lui qui écrivit: "La prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés elle est une puissance de Dieu... Nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs" (1 Corinthiens 1:18.23.24). Rares sont, de nos jours encore, les théologiens qui souscrivent à cette doctrine avec une foi d'enfant, sans chercher à l'édulcorer, à arrondir ses angles pour lui enlever ce qu'elle a de scandaleux. Pourtant c'est à ce prix-là que nous avons été rachetés, et le théologien du Moyen Age Anselme disait à son interlocuteur qui la mettait en doute: "Tu n'as pas compris de quel poids est ton péché". On pourrait ajouter avec l'apôtre Paul: ni à quel prix tu as été racheté (1 Corinthiens 6:20).
On a soutenu aussi que cette façon de présenter l'oeuvre de Jésus ne peut pas être juste, car elle postule un changement en Dieu: il serait passé de la colère à l'amour. Or Dieu, à la différence des hommes, est immuable. Il ne change pas d'avis et de sentiments. Et pourtant la Bible dit que l'Eternel s'est repenti d'avoir fait ceci ou cela (Genèse 6:6; Exode 32:12-14;; 1 Samuel 15;:11, etc.). Il est vrai qu'il est immuable, mais nous ne pouvons pas le comprendre tel qu'il est, dans sa majesté insondable. Il "habite une lumière inaccessible" (1 Timothée 6:16). Aussi, pour se faire comprendre des pauvres humains que nous sommes, se met-il à notre niveau et utilise-t-il un langage qui nous est accessible. Il lui a plu de nous présenter dans la Bible la mort du Christ comme un sacrifice, de parler de rédemption et de réconciliation. A nous de recevoir cette révélation d'un coeur croyant!
Nous le reconnaissons volontiers, et les apôtres l'ont fait avant nous: ce message de l'Evangile a quelque chose de profondément insensé et scandaleux. Mais aussi de profondément merveilleux. Il fait du christianisme une religion unique en ce monde. Dieu lui-même s'est fait homme et a pris la place des hommes pour subir le châtiment qu'ils ont mérité et leur acquérir ainsi un pardon et un salut gratuits qu'il les invite simplement à saisir par la foi. L'homme n'a pas à se réconcilier son Créateur, à combler ou enjamber le fossé qui le sépare de lui, à assouvir sa colère et mériter ses faveurs. Tout cela, il est incapable de le faire, c'est pourquoi son Dieu l'a fait pour lui. Preuve d'un amour inouï, inconcevable en ce bas monde! "Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. A peine mourrait-on pour un juste. Quelqu'un peut-être mourrait pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous" (Romains 5:6-8).
L'oeuvre du Christ sur la croix, si elle dévoile la justice parfaite de Dieu et révèle ses saintes exigences, est avant tout une démonstration de son amour. Il est vrai que Dieu est saint et qu'il a en horreur le péché, mais il serait tout à fait faux de dire qu'il ne se réconcilie qu'à contrecoeur. Il aime pardonner et sauver et veut le faire. Si sa sainteté ne lui permet pas de fermer les yeux devant les péchés comme s'ils n'existaient pas, son amour pour les hommes n'accepte pas qu'ils périssent. Sa miséricorde exige qu'ils soient graciés et comblés de ses bénédictions éternelles.
Nous empruntons à Carl Fr. Wisloff l'anecdote suivante: C'est l'histoire d'un missionnaire chez les Indiens à qui un catéchumène dit le jour de son baptême: "A deux reprises nous avons eu des visites de missionnaires avant toi. Le premier nous a dit: "Il ne faut pas adorer plusieurs dieux, car il n'y en a qu'un". Nous lui avons répondu: "Il ne faut pas croire que nous ignorions l'existence du grand esprit, celui qui est au-dessus de tous et de tout". L'autre est venu et nous a dit: "Il ne faut pas voler, il ne faut pas tuer, il ne faut pas commettre d'adultère...". Nous lui avons répondu: "Nous savons tout cela, va le dire à tes frères blancs, car eux ne semblent pas le savoir". Toi tu es venu et tu nous as dit ce que nous n'avons jamais entendu ni cru, que Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3:16)" (Ce que je crois, 1991, p. 91). C'est ce que Jésus lui-même est venu dire aux hommes.
Certains théologiens prétendent que Dieu ne veut pas sauver tous les hommes, mais seulement un nombre restreint d'élus. Ils en concluent que Jésus-Christ n'est mort que pour ceux-la. Ce n'est pas ce qu'enseigne la Bible. Jésus est en effet l'Agneau de Dieu qui ôte "le péché du monde" (Jean 1:29). C'est le monde que Dieu a tant aimé et qu'il veut sauver par la foi en son Fils (Jean 3:16). C'est le monde qu'il a réconcilié avec lui-même (2 Corinthiens 5:19). Jésus est "une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier" (1 Jean 2:2). L'apôtre Pierre va jusqu'à dire que ceux qui périssent "renient le maître qui les a rachetés" (2 Pierre 2:1).
La rédemption est aussi universelle que l'amour de Dieu. Jésus est mort pour tous les hommes, parce que Dieu veut les sauver tous. Tous ont été objectivement réconciliés avec lui. Une sentence de grâce a été prononcée à Golgotha en faveur de tous. Le salut a été effectivement acquis à tous. C'est ce que l'apôtre Paul affirme très clairement, quand il met en parallèle Adam et le Christ pour montrer que si l'un a été pour tous les hommes cause de condamnation et de mort, l'autre est pour tous source de bénédictions, de pardon et de vie (Romains 5:12-21).
Ce n'est pas à dire que tous les hommes seront réellement sauvés. Il n'y a de salut que par la foi en Jésus. Il faut croire en lui pour ne pas périr (Jean 3:16). Mais cela, nous le verrons dans un autre chapitre.
Précisons encore que la mort du Christ apporte au croyant la délivrance. Il est délivré du châtiment de ses fautes. Dieu ayant imputé ses péchés à Jésus ne les lui impute plus. Il n'est plus en colère, mais donne libre cours à sa grâce. Le croyant est par ailleurs délivré du châtiment principal du péché qu'est la mort. Mais les hommes ne continuent-ils pas de mourir, qu'ils soient croyants ou pas? Si! Il faut donc préciser les choses. Le chrétien est délivré par Jésus de ce qu'on appelle la mort spirituelle, c'est-à-dire de l'incrédulité et de l'aveuglement qui était le sien. L'Evangile lui a ouvert les yeux sur Dieu et son amour. Il ne vit plus loin de lui, mais le Seigneur est dans son coeur, le gouverne et le fait marcher sur le sentier de la justice. D'autre part, le Christ délivre les croyants de la mort éternelle, autrement dit de l'enfer. Ils ne seront plus réprouvés, éternellement rejetés.
Et pourtant les chrétiens meurent encore. Les cimetières sont là pour en témoigner. On appelle cela la mort temporelle. Cependant cette mort n'est plus pour eux la porte de la mort éternelle, l'entrée dans la damnation. Elle n'est plus une malédiction, mais leur permet grâce à Jésus d'entrer dans la vie éternelle. Elle est beaucoup plus un sommeil qu'une mort, ce qui faisait dire à Jésus: "Celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais" (Jean 11:26). Il disait aussi de la fille de Jaïrus et de son ami Lazare qu'ils n'étaient pas morts, mais qu'ils dormaient (Matthieu 9:24; Jean 11:11), comme dorment tous les croyants décédés (1 Thessaloniciens 4:13).
Si Dieu ne châtie pas ses enfants en ce sens qu'il ne les frappe plus de sa colère en raison de leurs péchés, quel est le sens des afflictions et des souffrances qu'ils connaissent dans la vie? Ce ne peuvent être que des tests, des mises à l'épreuve dont ils ont encore besoin pour rester vigilants, mûrir et grandir dans la repentance, la foi et l'espérance. C'est ce qui fait dire aux apôtres: "Nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance" (Romains 5:3.4). "C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ paraîtra" (1 Pierre 1:6.7).
Libéré par la foi en Christ du châtiment du péché, le croyant est aussi délivré de sa domination. Le mal n'est plus un maître qui l'asservit. Le chrétien est mort au péché et vit dans l'obéissance et la justice, à la gloire de son Rédempteur. Par ailleurs, Satan peut certes encore l'accuser devant le trône de Dieu, mais n'obtient plus sa condamnation. De ce fait, le croyant est délivré de sa tyrannie et peut lui résister avec une foi ferme. L'Evangile du salut par la foi est une puissance qui s'empare de l'homme et change son coeur et son existence tout entière.

Ressuscité pour notre justification:

"Christ est mort pour nos offenses et est ressuscité pour notre justification", dit l'apôtre Paul (Romains 4:25). La résurrection de Jésus est plus que son retour à la vie. Elle signifie beaucoup plus que cela, raison pour laquelle il est appelé dans la Bible "les prémices de ceux qui dorment" (1 Corinthiens 15:20) et "le premier-né d'entre les morts" (Colossiens 1:18; Apocalypse 1:5).
Elle énonce un tas de choses, plus importantes les unes que les autres. Elle proclame qu'il est le Fils de Dieu qui a le pouvoir de donner sa vie et le pouvoir de la reprendre (Jean 10:18; Romains 1:4). Elle atteste qu'il n'était pas un blasphémateur ni un malfaiteur et annonce solennellement qu'il a accompli sa mission, racheté et réconcilié le monde avec Dieu. Si Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine, dit l'apôtre Paul, et nous sommes encore dans nos péchés (1 Corinthiens 15:17). Sa résurrection, au contraire, proclame que la grâce de Dieu nous est acquise et que nos péchés sont expiés. Enfin, elle est le gage de sa victoire sur la mort. Sur sa mort personnelle et sur celle de tous les croyants. Il a pu dire aux siens: "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort, et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais" (Jean 11:25.26). "Je vis, et vous vivrez aussi" (Jean 14:19).
Nier la résurrection corporelle du Christ revient à nier son oeuvre rédemptrice. S'il en est ainsi, la prédication est vaine, la foi inutile, et il n'y a ni pardon ni salut. Paul ajoute que nous serions "les plus malheureux des hommes" (1 Corinthiens 15:12-19). L'Eglise chrétienne du temps des apôtres l'a très bien compris. Voilà pourquoi elle décida de célébrer ses cultes le "jour du Seigneur", en souvenir de sa résurrection, pour la confesser, la célébrer et la chanter.

Le souverain sacrificateur dans le ciel:

Jésus-Christ possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible (Hébreux 7:24). Il est donc faux de dire que les prêtres ou les pasteurs participent à son sacerdoce et poursuivent son oeuvre, comme il est faux de dire que son sacrifice demande à être renouvelé, actualisé ou rendu présent et efficace. Jésus est mort "une fois pour toutes" (Romains 6:9.10), "s'est offert une seule fois" pour porter les péchés des hommes (Hébreux 9:28). Son sacrifice était parfait et il est toujours efficace pour ceux qui croient aux promesses de l'Evangile.
"Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme..., mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu" (Hébreux 9:24). Il est donc monté au ciel pour faire valoir son sacrifice devant Dieu, pour lui rappeler toujours à nouveau qu'il a racheté le monde et intercéder pour les siens. Voilà pourquoi la Bible dit: "Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste" (1 Jean 2:1). "Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie. Qui les condamnera? Christ est mort. Bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous" (Romains 8:34; Hébreux 7:25).
Ayant été tenté et ayant souffert comme nous, il peut "compatir à nos faiblesses" et nous secourir dans nos besoins (Hébreux 4:15.16). Semblable au souverain sacrificateur qui, lorsqu'il entrait dans le Saint des saints, portait sur lui les noms des douze tribus d'Israël, Jésus met perpétuellement son sacrifice en présence du Seigneur. Ses mains et ses pieds percés et le sang qu'il a répandu constituent une intercession permanente en faveur des siens. Face à Satan, l'accusateur qui veut obtenir notre condamnation en rappelant à Dieu nos péchés et nos désobéissances, le Christ intercède aussi pour nous d'une façon directe. "Son sang parle mieux que celui d'Abel", dit l'Ecriture (Hébreux 12:24). Il prend notre défense en faisant appel à son oeuvre rédemptrice. Enfin, par son intercession il rend nos prières qui sont faibles et imparfaites, agréables à Dieu. Son sacerdoce dans le ciel est ainsi pour les croyants une grande source de consolation, de courage et d'espérance.

 (Wilbert Kreiss, Docteur en Théologie luthérienne, La Petite Dogmatique, édition collection Kreiss. 2013).