2. LE
MINISTÈRE
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Le sacerdoce universel des croyants:
Dans Lévitique 8, il est demandé à Moïse de consacrer Aaron et ses fils comme prêtres ou sacrificateurs. Ils devaient tenir lieu d'intermédiaires entre Dieu et le peuple. Chaque jour ils présentaient des sacrifices pour le pardon des péchés du peuple, et le grand jour des expiations, le souverain sacrificateur pénétrait dans le Saint des saints avec le sang des victimes, pour le pardon de ses péchés et ceux du peuple (Lévitique 16).
Cette fonction n'existe plus, car ces sacrifices étaient la préfiguration de celui que Jésus devait apporter en son temps. Le Christ seul, qui nous a rachetés par son sang, est notre prêtre (Hébreux 2:17; 9:12; 10:14). Il a obtenu pour les pécheurs un libre accès au trône de la grâce, si bien qu'il est, comme la Bible ne cesse de le répéter, le seul intermédiaire ou médiateur entre le Seigneur et eux (1 Timothée 2:5; Hébreux 8:6; 9:15; 12:24).
L'Ecriture Sainte va encore plus loin. Elle affirme que tous les croyants sont des sacrificateurs devant Dieu: "Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu, par Jésus-Christ... Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière" (1 Pierre 2:5.9). Jésus a fait de nous "un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu" (Apocalypse 1:5.6; 5:10). Les croyants sont ainsi les prêtres de la nouvelle alliance. Il sont invités à apporter à Dieu les sacrifices de leur obéissance, les offrandes de leurs prières et l'hommage de leur adoration (Romains 6:13; 12:1; 15:16; Psaume 51:19; 1 Corinthiens 3:21-23; Hébreux 13:16).
Jésus-Christ a même confié à son Eglise et donc à chacun de ses membres ce qu'on appelle le pouvoir des clés, qui consiste à pardonner les péchés aux pécheurs pénitents et à les retenir aux impénitents aussi longtemps qu'ils ne s'en repentent pas (Martin Luther, Petit Catéchisme). Il a donné les "clés du Royaume" à l'apôtre Pierre (Matthieu 16:19), puis à tous les disciples en leur disant: "Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jean 20:22.23). Il a aussi affirmé qu'en liant et déliant les péchés, l'Eglise agissait en son nom (Matthieu 18:17-20).
Tous les croyants ont un libre accès au trône de la grâce, apportent à Dieu leurs sacrifices et leurs offrandes, sont ses témoins dans le monde, publient ses hauts faits, annoncent le pardon du Christ à ceux qui le cherchent, consolent, reprennent, exhortent et encouragent. Il s'entraident sur le chemin de la foi et prient les uns pour les autres, ainsi que pour le monde. Cependant, tous ne sont pas appelés à prêcher, à baptiser et à distribuer la Sainte Cène.
Le ministère de la Parole et des sacrements:
Le monde a besoin de la Parole de Dieu et des sacrements pour découvrir le Christ et trouver par la foi en son nom le pardon et le salut, et l'Eglise en a besoin pour s'édifier dans la foi et la piété. "Comment invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés?... La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ" (Romains 10:14.15.17). Voilà pourquoi le Seigneur a institué le ministère de la Parole et des sacrements et pourquoi il le confie à certains hommes dans l'Eglise.
Jésus dit aux apôtres: "Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit" (Matthieu 28:19). "Prêchez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira point sera condamné" (Marc 16:15.16). L'apôtre Paul déclare que pour croire il faut entendre l’Évangile. Pour cela, il faut qu'il soit prêché, et pour qu'il le soit, il faut que des hommes soient envoyés (Romains 10:14.15). Il reconnaît aussi que les prédicateurs de l’Évangile comme lui sont des "ambassadeurs de Dieu" qui exercent le ministère de la réconciliation (2 Corinthiens 5:19.20).
Il y avait dans l'Eglise de l'époque des apôtres. Ils étaient au nombre de douze, auxquels vint s'ajouter Paul. Directement appelés par le Christ, ils avaient été les témoins de tout ce qu'il avait dit et fait, notamment de sa résurrection, et furent chargés d'évangéliser le monde de l'époque et de fonder l'Eglise (Matthieu 28:18-20; Marc 16:15.16; Actes 1:15-26; 9:1 ss.; 26:9-18).
Il y avait aussi des prophètes, autres que ceux de l'ancienne alliance, mais qui, au moins par moments, avaient comme eux le don de prédire l'avenir et de prêcher la Parole de Dieu (Actes 11:28; 21:10.11; 1 Corinthiens 14:1.29; 1 Thessaloniciens 5:20.21), ainsi que des évangélistes (Actes 21:8; 2 Timothée 4:5; Ephésiens 4:11).
Par ailleurs, les apôtres s'entourèrent d'aides et de collaborateurs, appelés anciens ou évêques, docteurs et pasteurs (1 Timothée 3:1-7; Tite 1:5-9; Actes 20:17-38). Ces hommes étaient chargés d'exercer le ministère dans les Eglises locales et secondés, à leur tour, par des diacres (Actes 6:1-8; Philippiens 1:1; 1 Timothée 3:8-13).
Tous ces prédicateurs étaient établis dans leur ministère par le Christ ou Dieu: "Christ a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ" (Ephésiens 4:11). "Dieu a établi dans l'Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs..." (1 Corinthiens 12:28).
Les apôtres avaient été directement choisis et envoyés dans le monde par Jésus. Les quelques prophètes qui agissaient dans l'Eglise de l'époque ont sans doute été reconnus comme tels en raison des dons qui étaient les leurs. Quant aux anciens ou évêques, ils furent mis en place dans l'Eglise par l'Eglise elle-même, sur recommandation des apôtres, ou inversement par les apôtres ou leurs collaborateurs avec le consentement de l'Eglise (Actes 14:23; Tite 1:5). Cf. aussi le récit de l'élection des diacres de Jérusalem, Actes 6:1-8. Mais tous ceux parmi eux qui prêchaient la Parole étaient investis du ministère institué par le Christ. Paul le reconnaît, quand il demande aux anciens d'Ephèse de prendre garde au troupeau sur lequel le Saint-Esprit les a établis évêques (Actes 20:28). L'Eglise luthérienne enseigne donc que personne ne doit exercer de ministère dans l'Eglise, s'il n'a pas été dûment appelé à cela (Confession d'Augsbourg, Article XIV).
Pour être aussi efficace que possible dans l'évangélisation du monde et l'édification de ses fidèles, et pour répondre à tous ses besoins, l'Eglise a tout intérêt à diversifier ses ministères et à répartir les tâches, comme elle l'avait fait à l'époque des apôtres.
L'Eglise catholique enseigne qu'il existe plusieurs ministères institués par le Christ et a instauré parmi eux une hiérarchie dite d'origine divine. Elle distingue notamment entre évêque, prêtre et diacre. Seul l'évêque est dit compétent pour consacrer d'autres prêtres. L'Eglise luthérienne enseigne, au contraire, qu'il n'y a qu'un ministère divinement institué dans l'Eglise, celui qui consiste à annoncer l’Évangile et à administrer les sacrements (Confession d'Augsbourg, Article V). Ce sont la tradition et des raisons pratiques qui font que les responsables nommés pour diriger l'Eglise s'appellent tantôt évêques, tantôt présidents et tantôt inspecteurs ecclésiastiques, et qu'il sont nommés à vie ou au contraire pour un mandat limité dans le temps. La distinction faite entre le ministère pastoral et celui de l'évêque est une disposition humaine qui peut être abolie. Il n'y a pas de hiérarchie divinement instituée, et Jésus-Christ est par ailleurs le seul chef de l'Eglise.
Quant à la succession apostolique, qui est dite avoir lieu par une imposition des mains remontant jusqu'aux apôtres qui, eux, l'auraient reçue du Christ, il est des Eglises qui la considèrent comme vitale et indispensable. Les Luthériens estiment qu'elle ne se fonde pas sur une ordonnance divine, qu'elle est historiquement fort douteuse, qu'elle ne fait pas partie de l'essence de l'Eglise et que la vraie succession apostolique de celle-ci consiste dans la fidélité à l'enseignement des apôtres.
La vocation au ministère pastoral a lieu dans l'Eglise luthérienne par l'Eglise locale, donc l'assemblée des fidèles, en consultation avec les responsables du Synode. Quant à l'ordination au ministère et à l'installation dans le champ de travail, elles sont de la compétence des ministres qui imposent les mains à leur frère et invoquent sur lui les bénédictions divines.
L'ordination qui n'est pas d'institution divine, mais que l'Eglise apostolique a pratiquée en l'empruntant au judaïsme de l'époque, est un acte liturgique qui revêt les significations suivantes: 1) Il est l'attestation officielle que le candidat a été reconnu par les instances de l'Eglise comme qualifié pour le ministère pastoral. 2) Il atteste qu'il a été légitimement et régulièrement appelé au ministère. 3) Il est le lieu où le candidat promet solennellement qu'il exercera son ministère dans la fidélité à la Parole de Dieu et à l'enseignement des Confessions luthériennes. 4) Il consiste à imposer les mains au nouveau pasteur, en invoquant le Seigneur en sa faveur et en implorant sur lui ses bénédictions.
Il est des Eglises luthériennes de type épiscopalien qui assimilent l'ordination, en tant qu'acte accompli par le clergé, à l'établissement dans le ministère, définitif et illimité dans le temps, et définissent l'installation, qui est affaire à la fois du clergé et de l'Eglise, comme l'acte identifiant, à un moment donné de sa carrière, le champ d'action d'un pasteur. D'autres Eglises luthériennes, dont la nôtre, n'ordonnent un candidat au ministère que lorsqu'il a reçu sa première vocation, et font coïncider l'ordination avec l'installation dans la première paroisse, confessant ainsi que c'est en devenant ministre d'une Eglise locale qu'on devient ministre de l'Eglise universelle.
La place et le rôle du chrétien dans l'Eglise:
La Bible enseigne que la vie du chrétien est un service permanent qu'il rend à Dieu dans l'Eglise et dans le monde. Dans l'Eglise en particulier, tous les croyants sont appelés à se mettre au service les uns des autres, sans aspirer à des positions d'honneur (Luc 22:26.27). D'autre part, le Nouveau Testament présente l'Eglise chrétienne, universelle et locale, comme le corps du Christ dans lequel tous les membres sont solidaires les uns des autres (Romains 12:4-8; 1 Corinthiens 12:12-31). Il y occupent une place et y jouent un rôle qui sont tributaires des dons reçus du Seigneur. L'Eglise ne peut vraiment s'épanouir que si chaque croyant en est une pierre et un membre vivant, demandant à Dieu de sanctifier les dons qu'il lui a plu de lui accorder et les utilisant à sa gloire et pour le bien-être de son peuple. C'est la vision organique de l'Eglise. L'étude de cette question relève de ce qu'on appelle en anglais le "stewardship". Cf. le chapitre sur les dons dans l'Eglise, leur pluralité, leur diversité, leur complémentarité, leur unité, leur interdépendance et la souveraineté de Dieu dans leur attribution, in W. Kreiss, Pierres vivantes et gérants fidèles, C.E.T., 1992.
La mission de l'Eglise:
Etant dans le monde, mais pas du monde (Jean 17:6-19), l'Eglise chrétienne a une double tâche. Elle doit baptiser et enseigner, instruire dans la foi ses enfants et ses adultes pour qu'ils deviennent des chrétiens engagés et fidèles. Mais elle doit aussi faire de la mission. Jésus-Christ lui en a donné l'ordre explicite. Cette obligation résulte du fait que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se repente et vive, et d'autre part de ce que le Christ est mort pour tous les hommes et les a tous rachetés. Aussi sont-ils tous appelés à le connaître. La repentance et le pardon des péchés doivent être "prêchés en son nom à toutes les nations" (Luc 24:47). L'Eglise chrétienne doit tenter de s'implanter partout par la prédication de l’Évangile et l'administration des sacrements. Et partout où elle s'est implantée, elle doit s'efforcer de devenir dans les meilleurs délais indépendante, autonome et responsable de son expansion. Deux tiers du monde n'ont pas encore été vraiment évangélisés. D'autre part, les pays traditionnellement chrétiens ont cessé de l'être et ont plus que jamais besoin de l'Evangile.
La mission de l'Eglise ne consiste pas dans la transformation du monde. Le Christ ne propose pas au monde un programme social destiné à surmonter les injustices, réaliser l'équité, le bien-être et la paix. Il ne plaide pas pour l'instauration dans les peuples de valeurs morales et d'un ordre meilleurs. L'action de l'Eglise ne se situe pas au niveau social ou moral. Son devoir n'est pas de changer le monde, mais de l'appeler à la repentance. "Sauvez-vous de cette génération perverse", prêchaient les apôtres (Actes 2:40). Les chrétiens savent qu'avant le retour de Jésus-Christ il n'y aura pas chez les hommes de société correspondant à la volonté de Dieu. D'autre part, le tableau que Jésus et les apôtres brossent du monde dans les derniers temps ne laisse pas espérer d'amélioration et ne nous autorise pas à croire que l'Eglise pourra l'influencer par les valeurs qu'elle prône.
L'Eglise chrétienne n'a pas à influencer le monde, mais à le gagner pour le Christ. Ce n'est que de cette façon qu'il peut changer. Il faut aux hommes un autre coeur pour devenir meilleurs, et ce coeur, seul le Saint-Esprit peut le leur donner par la prédication de l’Évangile qui régénère, renouvelle et sanctifie. Lorsque l'Eglise chrétienne est solidement implantée dans un pays, elle influence la société, la marque de son empreinte. C'est ainsi que naît une culture chrétienne. L'implantation d'une telle culture cependant n'est pas la mission propre de l'Eglise. Elle est par contre un beau fruit de la proclamation de l’Évangile du salut. Il ne s'agit donc pas d'inviter les hommes à penser et agir chrétiennement, tout en les laissant dans leur incrédulité, mais de prêcher la repentance et la foi en Jésus-Christ, de faire d'eux des chrétiens qui ensuite, tout naturellement, penseront et agiront en chrétiens.
L'Eglise chrétienne doit aussi faire de la mission, parce que selon l'enseignement de la Bible il n'y a de salut qu'en Jésus-Christ et qu'aucun autre nom n'a été donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés (Actes 4:12). Il est seul "le chemin, la vérité et la vie" et nul ne vient au Père que par lui (Jean 14:6). Le christianisme prétend être la seule religion vraie qui puisse sauver l'homme. Prétention inouïe qui soulève bien des protestations et que même beaucoup de théologiens et de chrétiens récusent. Il est de bon ton aujourd'hui de professer que Dieu peut se servir aussi d'autres religions pour sauver les hommes, que le Christ est caché aussi dans d'autres croyances, qu'on peut être sauvé par Jésus sans le connaître, en suivant les lumières dont on dispose. D'où le mot d'ordre: "Dialoguons avec les représentants des autres religions, mais n'essayons pas de les convertir!"
Ce n'est pas là du tout l'enseignement de la Bible. Les prophètes de l'ancienne alliance et les apôtres de l'alliance nouvelle n'ont en rien pactisé avec les dieux des nations ou célébré des cultes communs avec les païens (1 Rois 18; Actes 14:11-15; 19:27). L’Évangile cesse d'être source de vie, même pour l'Eglise, si elle n'a pas le courage de dire qu'il est la vérité chargée de conquérir le monde entier et de dissiper les ténèbres de l'erreur. Faire oeuvre sociale au nom du Christ, construire par amour pour Dieu et pour le prochain des écoles et des hôpitaux, soulager la souffrance dans le monde, exercer la miséricorde est une belle et noble façon de servir le Seigneur. Mais la mission proprement dite qui a été confiée à l'Eglise et qu'elle est absolument seule à pouvoir mener à bien, est l'annonce de la Parole de Dieu et l'appel à la repentance et la conversion.
Beaucoup d'Eglises luthériennes, surtout là où elles sont Eglises d'Etat, sont multitudinistes. D'autres Eglises le sont aussi, sans pour autant être Eglises d'Etat. Elles considèrent comme membres tous ceux qui ont un jour reçu le Baptême, qu'ils professent ou non la foi chrétienne. Beaucoup d'entre eux ne sont chrétiens que de nom. L'Eglise évangélique luthérienne est par définition une Eglise de professants. Non qu'elle refuse le Baptême aux enfants et le réserve à ceux qui le demandent après une expérience de la conversion, comme le font les Évangéliques, mais pour y être considéré comme un chrétien véritable, il faut porter les marques visibles de la foi qui sont l'amour de la Parole et des sacrements et une vie chrétienne. Un chrétien évangélique luthérien ne peut pas dire: "Je crois, mais je ne pratique pas", car il sait qu'il n'y a pas de foi véritable sans l'écoute de l’Évangile, la communion au corps et au sang du Christ, la prière et l'adoration. Si l'Eglise chrétienne est le corps du Christ, on en devient par la foi un membre vivant. La notion de membre mort est contradictoire. Quand un sarment est mort, c'est qu'il n'est plus relié au cep, même s'il n'en a pas été physiquement retranché. Un membre mort n'est plus relié à Jésus-Christ. Il ne fait plus partie de son corps qu'est Eglise.
(Wilbert Kreiss, Docteur en Théologie luthérienne, La Petite Dogmatique, édition collection Kreiss. 2013).