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mercredi 19 août 2020

LA SIGNIFICATION DE LA RÉFORMATION LUTHÉRIENNE POUR L' HISTOIRE DES DOGMES

1) La Réformation apporté des éléments tout à fait nouveaux dans l'histoire des dogmes. Luther en effet a expérimenté la communion avec Dieu d'une façon entièrement nouvelle et est parvenu ainsi à une compréhension nouvelle du christianisme. A travers une prise de conscience extrêmement sérieuse de sa corruption naturelle et de sa culpabilité, il est parvenu à la certitude de la miséricorde divine et a trouvé dans cette certitude l'aptitude à tirer toutes les conséquences de son expérience spirituelle. Il a découvert dans le message de l'Ecriture la merveilleuse doctrine de la justification du pécheur par la seule foi en Dieu, comme un don de la grâce céleste dont l'homme reste à jamais indigne. Cette doctrine resta le centre de toute sa théologie. C'est par la foi, et par elle seule, que le pécheur repentant devient participant du Christ, de sa rédemption et de tous ses biens. « La foi appréhende le Christ et le retient comme une bague retient une pierre précieuse »91 . Le péché est encore là, mais il est pardonné. Régénéré par la foi, le croyant participe à la vie du Christ, et cette « vie du Christ dans son fidèle n'est pas oisive, mais vit et agit à jamais » 92 . 2) En Christ, Luther saisit Dieu comme son Dieu. Dès lors le dogme de la Trinité et la christologie cessent d'être matière à spéculation sur laquelle s'exerce une théologie de la gloire (theologia gloriae) fière de ses aptitudes, mais tout le révélé est destiné à faire naître dans le coeur la certitude de la grâce et du salut. Personne depuis Athanase n'a aussi bien compris que Luther l'importance pour le salut de la divinité et de l'humanité du Christ. En effet, en dehors du Christ Dieu reste un Dieu de colère, un Dieu redoutable, semblable à un feu dévorant. Mais le Christ est Rédempteur. Or s'il n'était pas besoin d'une rédemption, "tout le Nouveau Testament ne serait rien, et le Christ ne serait rien; il aurait travaillé en vain en souffrant pour les péchés. Et Dieu aurait joué au théâtre, en vain, s'il avait pu pardonner sans les souffrances du Christ". Voilà pourquoi l'incarnation est si importante pour le Réformateur. Son Dieu est l'enfant dans le sein de Marie et l'homme agonisant sur la croix. Tout ce qu'il a fait et souffert, il l'a fait et souffert à la fois comme Dieu et comme homme. "C'est tout l'art du chrétien et la doctrine primordiale de la foi chrétienne de reconnaître avec certitude que l'homme Jésus est véritablement en Dieu et Dieu en lui, et que celui qui est en Dieu et en qui est Dieu est aussi en nous et nous en lui... Grâce à cette unité et cette communion, notre péché et notre mort sont abolis, et à leur place il n'y a que vie et salut". L'alléose de Zwingli93 "fabrique un Christ dont je ne voudrais pas être le chrétien". Au contraire, "là où est Dieu, là est aussi l'homme; et ce que fait Dieu, l'homme le fait aussi, et ce que fait et que souffre l'homme, Dieu le fait et le souffre également. C'est la gloire de Dieu de descendre aussi bas". C'est dans le Fils de Dieu devenu homme, humilié et crucifié pour le salut du monde que nous saisissons Dieu. 91 "Fides apprehendit Christum et habet eum praesentem inclusumque tenet ut annulus gemmam". 92 "Vita Christi in suo fideli non quiescit, sed semper vivit et agit" (4, 646). 93 Le mot « alléose » exprime l'action par laquelle on attribue à la nature humaine du Christ ce que la Bible dit de sa nature divine, et inversement. C'est une « manipulation » du texte biblique que Luther a violemment dénoncée dans son combat contre Zwingli. 63 3) « La croix du Christ est la théologie la plus vraie qui soit » (crux Christi est theologia sincerissima). C'est sur la croix du Christ que Dieu juge le péché, que sa colère cède le pas à sa grâce. L'oeuvre médiatrice de Jésus-Christ se situe au centre de la théologie comme au centre de la foi chrétienne. Elle réalise la réconciliation du monde avec Dieu et n'a nul besoin d'être complétée par une expiation ou une réparation personnelle de la part de l'homme. Elle est proclamée dans l'Evangile et veut être simplement acceptée par la foi. 4) Le péché n'est pas simple déficience, insuffisance de la part de l'homme. Il est dans son essence incrédulité, révolte contre Dieu. Inversement l'accomplissement du premier commandement et de tous les autres a lieu dans la confiance en Dieu, dans la foi et l'amour. Le péché est révélé par la Loi qui condamne le coupable et ne peut en aucune façon le justifier et le sauver. Rechercher la justification dans la Loi, c'est rester sous son verdict et renier le Christ. 5) Tandis que la Loi ne peut qu'éloigner l'homme de Dieu, l’Évangile lui annonce sa miséricorde et sa volonté de salut manifestée en Jésus-Christ. La grâce est promise aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau, mais elle est toujours concentrée sur le Christ. La doctrine de la prédestination ne peut qu'affermir la certitude de la grâce. L’Évangile, en proclamant la grâce de Dieu en Christ suscite la foi dont il devient l'objet. L'élément principal de la repentance est la foi. C'est en vain que Luther avait cherché à parvenir à la contrition parfaite pour être assuré du pardon. Il découvrit que le pardon est promis au pécheur croyant et qu'aucune contrition, si grande soit-elle, ne peut l'en rendre digne. Si la foi justifie et sauve, ce n'est pas en raison d'une qualité intrinsèque, mais en vertu de l'objet qu'elle appréhende, le Christ et sa mort rédemptrice. 6) Dieu n'agit avec l'homme que par la Parole. Les sacrements ne sont rien d'autre que l’Évangile rendu visible, « Parole visible » (Verbum visibile). C'est pourquoi ils doivent être reçus avec foi et n'agissent pas « ex opere operato », d'une façon quasi automatique du seul fait qu'ils sont administrés. 7) La justification est à la fois régénération, tout en étant distincte d'elle. Justifié par la foi en Christ, le chrétien est en même temps régénéré, renouvelé, transformé intérieurement, sanctifié. Sa vie prend une orientation nouvelle. Il sait que tout doit contribuer à son salut; il est donc par la foi seigneur de toutes choses et prêtre de Dieu qui peut se présenter devant son Créateur dans la prière et l'intercession. Il est en même temps le serviteur de tous. La foi en Christ lui donne la volonté et la force de servir Dieu et le prochain, d'aimer Dieu par-dessus toutes choses et son prochain comme lui-même. 8) Luther trouva dans l'Ecriture l'autorité souveraine qu'il opposa à Rome et qui lui permit de ne pas se sentir lié aux décisions des conciles. Est divin ce que Dieu a révélé dans sa Parole. L'Ecriture seule tranche donc en matière de doctrine et de vie chrétiennes

Source:https://www.egliselutherienne.org/wp-content/uploads/Bibliotheque/Precis-d-Histoire-des-Dogmes-Kreiss.pdf