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jeudi 20 août 2020

LE DOGME DE LA PRÉDESTINATION DANS LA PENSÉE DE LUTHER

I) L'on sait que Luther a connu des heures de profond désespoir où Staupitz lui est venu en aide en tournant ses regards vers le Christ et le salut qu'il a acquis dans le temps et que proclame l'Evangile. Ses désespoirs concernaient d'une façon générale l'amour et la grâce de Dieu dont il se sentait totalement indigne. Luther a lutté pour parvenir à la certitude que Dieu lui était miséricordieux. Ces doutes avaient leur origine dans toute la doctrine scolastique de la grâce et de la justification. Mais leurs racines profondes gisaient dans le mystère de la prédestination, un problème qui l'a longtemps hanté et dont seul l'Evangile sut le libérer. Il opéra le passage dans son traité De Servo Arbitrio du "Deus absconditus" au "Deus revelatus". Refusant de spéculer sur un décret éternel de Dieu pour savoir si celui-ci lui était miséricordieux et l'avait élu pour le salut, il se tourna avec résolution vers le Dieu qui révèle son salut dans l'Evangile, salut acquis par le Christ au monde entier et offert à tous les hommes dans l'Evangile. 

2) Nous nous contenterons de laisser parler Luther dans les textes qui suivent: "J'apprends qu'on médite toujours à nouveau dans la noblesse et parmi les grands de ce monde et qu'ils répandent des faussetés à propos de la prédestination ou élection divine. Il paraît qu'ils disent: Si je suis élu, je peux faire le bien ou le mal, je serai sauvé de toute façon, et si je ne suis pas élu, je serai condamné, quoi que je fasse. Je serais prêt à réfuter en long et en large cette manière de parler impie, si ma santé me le permettait. Si ce qu'ils disent était vrai, comme ils le croient, l'incarnation du Fils de Dieu, ses souffrances, sa résurrection et tout ce qu'il a fait pour le salut du monde seraient abolis et anéantis. A quoi nous serviraient alors les prophètes et toute l'Ecriture Sainte? A quoi les saints sacrements seraient-ils utiles? C'est pourquoi, rejetons tout cela et foulons-le aux pieds" (Commentaire de la Genèse, 1544, w2 II, 174). "Le commandement de Dieu est le chemin qui mène à lui. Si nous l'avons perdu et que nous en cherchons un autre, si, tourmentés par le diable, nous nous inquiétons au sujet de notre salut et de notre élection, nous nous égarons à coup sûr et perdons les deux, le chemin de Dieu et notre chemin, et par là le pardon et notre salut. L'autre grand malheur est que le diable veut te faire déchoir, comme il est déchu lui-même et comme il a su faire déchoir Adam. Que veut-il, quand il t'inquiète au sujet de ton élection, si ce n'est t'obliger à sonder le dessein de Dieu, comme nous l'avons dit? Mais vouloir sonder son dessein, c'est vouloir être semblable à lui" (Operationes in Psalmos, 1519-1521, IV, 472). Cf. encore II, 180.182; IV, 474; X, 1706.1745 ss.; XIII, 200; XIV, 107. 134 Loin de spéculer sur le dessein éternel de Dieu, le croyant est invité à s'en tenir à l'Evangile et ses promesses: "Ces paroles (Rm 11: 33-36) de Paul, nous ne les mettons pas en relation avec l'élection divine qui concerne l'homme en tant qu'individu, avec la question de savoir qui est sauvé et qui ne l'est pas. Dieu ne veut pas que nous l'interrogions et le sondions sur ce dessein. C'est pourquoi il ne nous a pas donné de révélation particulière à ce sujet, mais il renvoie tous les hommes à la parole de l'Evangile. C'est à elle qu'ils doivent s'en tenir, c'est elle qu'ils doivent écouter et connaître. S'ils croient l'Evangile, ils seront sauvés. C'est ainsi que tous les saints ont eu et saisi la consolante certitude de leur élection et de leur salut, en croyant en Christ, et non à l'aide de quelque révélation particulière" (Sermon de la Kirchenpostille, Epîtres, XII, 636). "Tu dis que tu ne sais pas si tu persévéreras dans la foi. Allons, saisis la promesse et l'élection présentes et garde-toi de sonder avec témérité les desseins secrets de Dieu! Si tu crois en le Dieu qui s'est révélé et que tu acceptes sa Parole, le Dieu caché se manifestera à toi. Car, "celui qui me voit, dit le Christ, voit le Père" (Jean 14: 9). Mais celui qui rejette le Fils, perd avec le Dieu révélé le Dieu caché, celui qui ne s'est pas révélé. Mais si avec une foi ferme tu t'attaches au Dieu révélé, si tu prends dans ton coeur la résolution de ne pas perdre le Christ, dus-tu perdre par ailleurs tout ce que tu possèdes, tu es élu à coup sûr et tu comprendras le Dieu caché" (II, 179 s). Nous ne devons pas oublier "que ce n'est pas pour la perdition, mais pour le salut que le Tout-Puissant nous a créés, prédestinés et élus, comme l'atteste Paul, Eph 1: 4. Et ce n'est pas sur la base de la Loi, mais conformément à la grâce de Dieu et à l'Evangile qui est annoncé à tous les hommes (Luc 2: 14) que nous devons discuter de l'élection, sans prendre pour critère la raison... C'est pourquoi, il faut, en se fondant sur la Parole de la grâce et de la miséricorde de Dieu le Seigneur, juger et condamner semblables pensées concernant l'élection divine. Si on agit ainsi, on n'a plus ni la possibilité ni l'occasion de se replier sur soi-même et de se tourmenter" (Lettre de consolation quand on doute de son élection au salut, 20 Juillet 1528, X, 1742 s). Cette Lettre de consolation est un admirable exemple de la façon dont Luther utilise la doctrine de la prédestination dans la cure d'âme, notamment dans l'affliction et le désespoir. Après avoir établi que Dieu connaît de toute éternité ceux qui parviendront au salut et ceux qui périront, le Réformateur écrit à ce croyant inconnu qu'il doit détourner ses pensées du décret inconnu et inconnaissable de Dieu, pour s'en tenir à celui qui s'est révélé dans l'Ecriture comme un Dieu qui veut le salut de tous les hommes et le leur offre à tous en Christ, mort pour les péchés du monde entier. Il l'assure que tous les doutes quant à la prédestination proviennent du diable, qu'il convient donc de les chasser en se fondant sur la volonté universelle du salut telle qu'elle est révélée dans la Bible. Luther expose les vérités suivantes: Jésus est le Sauveur que Dieu adonné au monde. Ce Jésus appelle à lui tous les hommes, sans distinction. Sont invités à venir à lui tous ceux qui sont chargés et fatigués et qui aspirent au pardon et au salut. Alors que les pensées du coeur de l'homme peuvent s'égarer, la Parole et la promesse de Dieu sont vraies et certaines. Seul le Christ peut donc aider le croyant affligé à surmonter son doute et son désespoir. Dans une autre lettre à un inconnu doutant de son élection, Luther écrit: "Nous ne devons pas chercher à connaître ce que Dieu veut tenir caché. La pomme qu'Adam et Ève ont bouffée pour leur mort, avec tous leurs enfants, c'était la volonté de savoir ce qu'ils n'ont pas à savoir. De même que c'est un péché de tuer, de voler, de jurer, c'en est un aussi de procéder à de telles investigations. C'est l'oeuvre de Satan, comme tous les autres péchés. Dieu, au contraire, nous a donné son Fils Jésus-Christ. C'est à lui que nous devons penser et c'est en lui que nous devons nous mirer chaque jour; alors nous découvrirons l'élection, et cela dans toute sa beauté. En dehors du Christ, il n'y a que danger, mort et 135 diable. Mais en lui il n'y a que paix et joie. Si on ne cesse de se tourmenter au sujet de la prédestination, on ne gagne rien, si ce n'est la peur. Evitez donc et fuyez semblables pensées comme la tentation du serpent dans le paradis, et regardez au Christ! Que Dieu vous garde!" (X, 1748.1749) . À propos du Christ agonisant sur la croix: "Tu vois, dans cette image tu triomphes de ton enfer, et ton élection incertaine devient certaine. Occupe-toi de cela et crois qu'il est mort pour toi, et tu seras préservé dans cette foi" (Sermon von Bereitung zum Sterben, 1519, X, 1992). « Les sacrements, c'est-à-dire les paroles extérieures de Dieu prononcées par un prêtre, sont une grande consolation et en même temps le signe de ce que pense le Seigneur. Il faut s'en tenir à cela avec une foi ferme, comme à une bonne houlette... En effet, ce signe les préserve tous. Il nous montre le Christ et son image, et nous permet de dire à l'image de la mort, du péché et de l'enfer: Dieu m'a promis sa grâce et m'en a donné un signe certain dans les sacrements, un signe qui me certifie que le Christ a triomphé de ma mort par la sienne, que l'obéissance de sa vie a anéanti mon péché, que par son amour il a détruit mon enfer en étant abandonné de son Père. Ce signe, cette promesse concernant mon salut ne peut mentir ni tromper. Dieu l'a dit, lui qui ne peut pas mentir, ni en paroles ni en actes. Celui qui a cette assurance et qui se fonde sur les sacrements obtient sans peine et sans difficultés la certitude de son élection » (X, 1995) Cf. encore II, 182.185; III, 818; IX, 1115; X, 1742; XII, 636; XIV, 107 s; XXI a, 1224 ss; XXI b, 2678 ss; XXII, 829.833. Luther fait souvent allusion aux angoisses qu'il avait connues à l'époque où J. Staupitz avait été son confesseur et son conseiller spirituel: « Le Dr. Staupitz me consolait en ces termes et me disait: Mon cher, pourquoi te tourmentes-tu ainsi avec ces spéculations et ces pensées élevées? Regarde les blessures et le sang du Christ qu'il a répandu pour toi. C'est là que se manifeste la prédestination. Il faut donc écouter le Fils de Dieu qui a été fait chair, qui est devenu homme et qui a paru pour détruire les oeuvres du diable (1 Jn 3: 8) et t'assurer de ton élection. C'est pourquoi aussi il te dit: Tu es ma brebis, car tu entends ma voix, et personne ne t'arrachera de ma main (Jn 10: 29) » (II, 181). Luther rejette donc comme une erreur le lien que la doctrine catholique établit entre la prédestination et le libre-arbitre: « L'Evangile montre comment l'élection est éternellement assurée, mais eux affirment qu'elle repose sur le libre-arbitre et qu'elle est incertaine » (XI, 383). En commentant 1 P1erre 1: 2, Luther montre que la prédestination est fondée exclusivement sur la miséricorde de Dieu, à l'exclusion des oeuvres et de la dignité des croyants: « Ces paroles enseignent brièvement que la promesse ne repose pas sur notre dignité et nos mérites, comme le prétendent les Sophistes, sinon le diable pourrait la rendre incertaine et la renverser en tout temps; mais elle est dans la main de Dieu, et fondée sur sa miséricorde qui est inébranlable et éternelle. C'est pourquoi elle s'appelle élection; elle est certaine et se réalise à coup sûr » (IX, 1115.1862 s.). Au lieu de commencer par la prédestination, le croyant doit donc se tourner vers l'Evangile, et de là remonter à la prédestination: « Il faut tracer ici une frontière aux impies et aux esprits téméraires qui veulent exercer leur raison sur cette question, qui commencent par en haut, cherchent à sonder l'abîme de la prédestination divine et se soucient en vain de savoir s'ils sont prédestinés. Ils s'y cassent le nez: ou bien ils désespèrent ou bien ils s'enorgueillissent. Quant à toi, suis cette épître [l'épître de Paul aux Romains] et son plan; soucie-toi d'abord du Christ et de son Evangile, pour connaître ton péché et sa grâce » (XIV, 107). D'autre part, l'élection a eu lieu selon Luther sans « intuitu operum », c'est-à-dire sans que Dieu ait tenu compte des oeuvres. : Dieu n'a pas prédestiné au salut ceux dont il 136 voyait à l'avance les oeuvres et la justice: « De même qu'il est faux de dire que nous avons été élus pour être justes en raison de nos oeuvres futures, de même il est faux d'affirmer que nous sommes justifiés à cause des futures oeuvres de notre foi. Mais de même que la grâce de l'élection produit les oeuvres toute seule et sans notre coopération et qu'elle élit et appelle celui qui doit être justifié et faire des oeuvres, de même la foi produit d'elle-même les oeuvres, mais elle justifie sans ces oeuvres et anéantit le péché avant que celles-ci ne paraissent » (Gedanken von der Gerechtigkeit des Glaubens, inscrits en marge d'un exemplaire du Nouveau Testament, XIX, 1462). 


3) La controverse sur le libre-arbitre qui secoua le luthéranisme après la mort du Réformateur eut aussi des incidences sur la doctrine de la prédestination. Cf. plus haut le chapitre concerné. Dans son commentaire de l'épître aux Romains de 1532, Melanchthon affirme que la miséricorde de Dieu est la vraie cause de l'élection (vere causam electionis esse), mais soutient qu'il doit y avoir encore une cause quelconque chez celui qui en bénéficie (aliquam causam in accipiente), en ce sens qu'il ne la repousse pas (quatenus promissionem oblatam non repudiat). Dans l'édition de 1543 de ses Loci, il écrit: « Dieu nous a élus parce qu'il a décrété de nous appeler à être ses fils et qu'il a voulu faire connaître au genre humain sa volonté et ses bienfaits. Il a donc décidé d'élire ceux qui allaient accepter son appel (obtemperantes vocationi) ». Finalement il fit de l'aptitude de l'homme à se préparer à la grâce (facultas se applicandi ad gratiam) la cause seconde de l'élection (Loci, édition de 1548). La Formule de Concorde (1577) rejeta une telle doctrine, tout en se démarquant du prédestinatianisme calvinien. Elle distingue entre la prédestination qui concerne les seuls élus et la prescience qui s'applique aussi bien aux croyants qu'aux incroyants: "L'élection éternelle ou la prédestination au salut ne s'étend pas sur les bons et sur les méchants tout ensemble, mais uniquement sur les enfants de Dieu qui ont été élus et destinés à la vie éternelle "avant la création du monde", comme saint Paul le dit aux Ephésiens (I: 4) … La prescience de Dieu connaît d'avance et prévoit aussi le mal, mais sa volonté n'est pas qu'il s'accomplisse... L'origine et la cause du mal ne se trouvent pas dans la prescience divine, car Dieu n'est pas l'auteur du mal, il n'y contribue pas et ne le favorise pas, mais dans la volonté pervertie du diable et des hommes" (S.D. XI, 5-7). La Formule de Concorde définit la prédestination comme suit: « L'élection éternelle de Dieu ne prévoit pas seulement le salut des élus, elle ne le connaît pas seulement d'avance. Par un effet de la miséricorde et de la bienveillance de Dieu en Jésus-Christ, elle est, de plus, la cause qui crée, opère et favorise notre salut et tout ce qui s'y rapporte (causa est quae nostram salutem et quae ad eam pertinent procurat, efficit, juvat, promovet). C'est sur cette prédestination divine que se fonde notre salut, si bien que les portes de l'enfer ne prévaudront point contre lui. Il est écrit: 'Nul ne ravira mes brebis de ma main' (Jn 10: 28). Et ailleurs: 'Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants (Act 13: 48)' » (S.D. XI, 8). La théologie luthérienne rejette ainsi le "decretum absolutum". Dieu n'a pas seulement élu certains hommes, mais il les a élus pour le salut par la foi en Jésus-Christ. Tout ce qu'il fait dans le temps, il le fait pour accomplir son décret (S.D. XI, 13 ss. 23 ss; 65). « Notre élection en vue de la vie éternelle ne se fonde ni sur notre piété ni sur nos vertus, mais uniquement sur le mérite du Christ et sur la miséricordieuse volonté de son Père (non virtutibus aut justitia nostra, sed solo Christi merito et benigna coelestis Patris voluntate nitatur) » (S.D. XI, 75). Le dogme de la double prédestination est fermement rejeté et l'homme est déclaré seul responsable de sa perdition (S.D. XI, 78 ss.) D'autre part, l'« intuitu fidei » de Melanchthon est récusé (S.D. XI, 75.88) : « Toute préparation à la perdition est opérée par le diable et par l'homme au moyen du péché, sans que Dieu y participe en aucune façon (nequaquam autem a Deo). Comment en effet Dieu, qui ne veut la damnation de personne, préparerait-il lui-même un homme pour la damnation? » (S.D. XI, 81). « Ils ont donc tort, ceux qui enseignent que l'élection par laquelle Dieu nous prédestine à la vie 137 éternelle, a pour cause non seulement sa miséricorde et le très saint mérite du Christ, mais encore quelque chose qui est en nous. Car Dieu nous a élus en Christ non seulement avant que nous ayons fait quelque bien (antequam aliquid boni faceremus), mais avant notre naissance et même avant la création du monde » (S.D. XI, 88).

 4) Les Dogmaticiens de l'orthodoxie luthérienne reprirent à leur compte le dogme de la Formule de Concorde. Dans la réfutation du prédestinatianisme calvinien, ils distinguèrent entre la volonté antécédante qui est universelle et par laquelle Dieu veut le salut de tous les hommes, et la volonté conséquente en vertu de laquelle il condamne tous ceux qui rejettent le salut offert en Christ. Cette dernière est donc particulière (specialis). Bon nombre d'entre eux se rallièrent cependant à la doctrine de l'« intuitu fidei » ou de la « praevisa fide », affirmant que Dieu a prédestiné au salut ceux dont il savait qu'ils se convertiraient et qu'ils persévéreraient dans la foi. Si, face à Calvin, ils soutenaient que la volonté de Dieu est conditionnée (conditionata) ou ordonnée (ordinata), c'est-à-dire qu'elle se fonde sur l'oeuvre du Christ et inclut l'application personnelle du salut, ils étaient convaincus avec Melanchthon que le décret éternel de Dieu tient aussi compte du comportement de l'homme. J. Gerhard écrit par exemple: « La prévision de la foi entre dans le décret d'élection (intuitus fidei ingreditur decretum electionis) ». De même W. Baier: « Parce que Dieu a prévu de toute éternité quels hommes allaient persévérer dans la foi et qu'il a décidé de les sauver, le décret éternel par lequel le salut éternel est finalement accordé aux créatures en prévision du mérite du Christ et de la foi en lui est, strictement parlant, appelé prédestination ou élection »159. On constate donc que ces Dogmaticiens n'ont pas su maintenir la tension qui existe entre la gratuité du salut (sola gratia) et son universalité (gratia universalis).

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